Accompagnements & soins
Rentrée avec une canicule et de fortes tensions sur la qualité de vie au travail
L’été 2016 s’achève avec une canicule bien difficile à vivre pour les personnes fragilisées et les professionnels qui prennent soin d’elles.
Les plans canicule dans les établissements, la mobilisation des collectivités locales (appels des personnes isolées déclarées au fichier Chalex), les messages de prévention urbi et orbi, montrent que notre pays ne veut plus revivre l’hécatombe de 2003.
Pour autant, la qualité de vie des personnes âgées fragilisées continue de poser question : quid de ces domiciles surchauffés après quelques heures en espaces climatisés pour ces organismes malades, quid de leur solitude, quid du coût des services tant à domicile qu’en établissement d’accueil…
Et on en parle encore peu : quid de la santé et de la qualité de vie au travail des personnels qui les accompagnent.
Non remplacements, rappels sur repos, sous-effectifs, dégradations des conditions de travail, pression à l’activité, polyvalence imposée, perte de sens… Cet été, trois infirmiers se sont suicidés face à une maltraitance institutionnelle.
Mutualisations à l’extrême (en cette période de CPOM), avec des directions soumises à des contraintes de diminution d’effectifs et de surcroît de plus en plus éloignées des équipes (regroupements), réorganisations brutales et non accompagnées… ces réalités sont en rupture avec les valeurs soignantes. « Elle débouche sur une maltraitance des soignants et la mise en danger des patients », a dénoncé le SNPI (syndicat national des professionnels infirmiers).
Pas de condoléances, pas d’intervention sur les réseaux sociaux, pas d’enquêtes lancées sur ces suicides à la suite, pas de réponses aux alertes écrites des syndicats professionnels, le silence du ministre de la Santé est aussi très mal vécu. « Mieux vaut être une baie vitrée qu’un infirmier » ironise le syndicat suite aux manifestations de juin et aux dégâts à l’hôpital Necker de Paris.
Les professionnels de terrain sont en première ligne.
Soins quotidiens, intimes (les soins difficiles, les soins de force restent enfermés dans le secret des soins, dans l’intimité des corps à corps, chaque jour), temps contraint (pourquoi ?), douleurs multiples (physiques, psychiques, fins de vie), tensions avec les publics (personnes âgées malades aux troubles du comportement, familles épuisées, culpabilisées, agressives), stigmatisation des services (Ehpad) mais aussi climat social difficile, tensions entre collègues (voir cette semaine l’accès à l’information avec l’ouverture du DMP aux professionnels non soumis au secret médical)… Une étude de la Drees de février a montré comment tous les agents hospitaliers semblent les plus exposés au risque de développer des troubles psychosociaux.
Le sentiment d’abandon domine chez ces professionnels, qui finissent par s’arrêter. La Carsat de Montpellier présentait en décembre dernier au Défi de l’autonomie des chiffres importants pour notre secteur. Si 55 salariés pour 1000 sont en arrêt dans l’ensemble des entreprises, ils sont 110 en Ehpad (le double, 11 % des effectifs), 90 pour l’aide à domicile, 80 dans le BTP (bâtiments et travaux publics).
La prise de conscience tarde.
Les syndicats professionnels attendent une prise de parole de la ministre de la Santé et des pistes de réponses. Sans prise de conscience individuelle et collective, de l’écart entre les valeurs professionnelles et les valeurs mises en œuvre au quotidien, il sera difficile d’avancer. Cette prise de conscience et les projets qui en découleront relèvent prioritairement des directions des structures. Une journée "J'aime mes salariés" a ainsi été inventée à Talence.
Agevillage va continuer de mettre en avant les expériences, les initiatives qui tentent de diminuer ces souffrances.
France 5 vient de diffuser un documentaire qu’ils ont intitulé : « Et guérir de tendresse ». Vous allez me dire qu’il parle de l’Humanitude. Ses piliers y sont décrits scientifiquement par la chaîne publique. Le sourire des soignants, rassurés par des techniques qui apaisent les soins, est un message de sérénité et d’espoir.
Face à la douleur des personnes fragilisées qui retentit sur les soignants, je vous invite à découvrir le programme de notre 9ème colloque sur les approches non médicamenteuses. Nous y parlerons éthique en pratique, techniques de prendre soin (hypnose, musicothérapie), importance de la confiance. Vous serez comme chaque année un millier de professionnels mobilisés. Attention la clôture des inscriptions est fixée au 10 octobre.
La qualité de vie au travail passe aussi par des lieux de travail adaptés, innovants, aux normes. Attention aussi aux délais des PAI (plans d’aide à l’investissement) des Carsat et ARS.
Bonne rentrée à tous.
Les plans canicule dans les établissements, la mobilisation des collectivités locales (appels des personnes isolées déclarées au fichier Chalex), les messages de prévention urbi et orbi, montrent que notre pays ne veut plus revivre l’hécatombe de 2003.
Pour autant, la qualité de vie des personnes âgées fragilisées continue de poser question : quid de ces domiciles surchauffés après quelques heures en espaces climatisés pour ces organismes malades, quid de leur solitude, quid du coût des services tant à domicile qu’en établissement d’accueil…
Et on en parle encore peu : quid de la santé et de la qualité de vie au travail des personnels qui les accompagnent.
Non remplacements, rappels sur repos, sous-effectifs, dégradations des conditions de travail, pression à l’activité, polyvalence imposée, perte de sens… Cet été, trois infirmiers se sont suicidés face à une maltraitance institutionnelle.
Mutualisations à l’extrême (en cette période de CPOM), avec des directions soumises à des contraintes de diminution d’effectifs et de surcroît de plus en plus éloignées des équipes (regroupements), réorganisations brutales et non accompagnées… ces réalités sont en rupture avec les valeurs soignantes. « Elle débouche sur une maltraitance des soignants et la mise en danger des patients », a dénoncé le SNPI (syndicat national des professionnels infirmiers).
Pas de condoléances, pas d’intervention sur les réseaux sociaux, pas d’enquêtes lancées sur ces suicides à la suite, pas de réponses aux alertes écrites des syndicats professionnels, le silence du ministre de la Santé est aussi très mal vécu. « Mieux vaut être une baie vitrée qu’un infirmier » ironise le syndicat suite aux manifestations de juin et aux dégâts à l’hôpital Necker de Paris.
Les professionnels de terrain sont en première ligne.
Soins quotidiens, intimes (les soins difficiles, les soins de force restent enfermés dans le secret des soins, dans l’intimité des corps à corps, chaque jour), temps contraint (pourquoi ?), douleurs multiples (physiques, psychiques, fins de vie), tensions avec les publics (personnes âgées malades aux troubles du comportement, familles épuisées, culpabilisées, agressives), stigmatisation des services (Ehpad) mais aussi climat social difficile, tensions entre collègues (voir cette semaine l’accès à l’information avec l’ouverture du DMP aux professionnels non soumis au secret médical)… Une étude de la Drees de février a montré comment tous les agents hospitaliers semblent les plus exposés au risque de développer des troubles psychosociaux.
Le sentiment d’abandon domine chez ces professionnels, qui finissent par s’arrêter. La Carsat de Montpellier présentait en décembre dernier au Défi de l’autonomie des chiffres importants pour notre secteur. Si 55 salariés pour 1000 sont en arrêt dans l’ensemble des entreprises, ils sont 110 en Ehpad (le double, 11 % des effectifs), 90 pour l’aide à domicile, 80 dans le BTP (bâtiments et travaux publics).
La prise de conscience tarde.
Les syndicats professionnels attendent une prise de parole de la ministre de la Santé et des pistes de réponses. Sans prise de conscience individuelle et collective, de l’écart entre les valeurs professionnelles et les valeurs mises en œuvre au quotidien, il sera difficile d’avancer. Cette prise de conscience et les projets qui en découleront relèvent prioritairement des directions des structures. Une journée "J'aime mes salariés" a ainsi été inventée à Talence.
Agevillage va continuer de mettre en avant les expériences, les initiatives qui tentent de diminuer ces souffrances.
France 5 vient de diffuser un documentaire qu’ils ont intitulé : « Et guérir de tendresse ». Vous allez me dire qu’il parle de l’Humanitude. Ses piliers y sont décrits scientifiquement par la chaîne publique. Le sourire des soignants, rassurés par des techniques qui apaisent les soins, est un message de sérénité et d’espoir.
Face à la douleur des personnes fragilisées qui retentit sur les soignants, je vous invite à découvrir le programme de notre 9ème colloque sur les approches non médicamenteuses. Nous y parlerons éthique en pratique, techniques de prendre soin (hypnose, musicothérapie), importance de la confiance. Vous serez comme chaque année un millier de professionnels mobilisés. Attention la clôture des inscriptions est fixée au 10 octobre.
La qualité de vie au travail passe aussi par des lieux de travail adaptés, innovants, aux normes. Attention aussi aux délais des PAI (plans d’aide à l’investissement) des Carsat et ARS.
Bonne rentrée à tous.
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