Qualité & management
9 maisons de retraite sur 10 maltraitantes ?
La polémique a enflé la semaine dernière.
L'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) avait communiqué lundi dernier sur le fait que l'Etat devait créer 200 000 emplois pour répondre aux besoins urgents des personnes âgées fragilisées, malades. Selon l'AD-PA, nombre d'entre elles doivent "manger trop rapidement", sont "maintenues en fauteuils roulants faute d’accompagnement", sont "enfermées à domicile et en établissements". Quant aux salariés des ces services, ils sont "parmi les plus exposés aux accidents du travail". De nombreux commentaires et reportages dans la presse cette semaine sont venus attester de ces tristes réalités.
Le chiffre de neuf maisons de retraite "maltraitantes" sur 10 est apparu sur le site Internet de la radio RTL. On ne connait pas la source de ce chiffre.
Pascal Champvert, président de l'AD-PA explique que "c'est de l'ordre d'une maltraitance sociale, mais que l'on n'accuse pas l'aide-soignante, l'infirmière ou le directeur parce que le problème est celui des pouvoirs publics qui empêchent aux directeurs de recruter davantage".
L'enjeu est politique et nous savons ici que notre société n'a pas fait le choix d'un vrai 5ème risque de protection sociale pour compenser les situations de handicap quel que soit l'âge.
Mais ce chiffre alarmiste a provoqué la fureur du syndicat de maisons de retraite privées commerciales (le Synerpa) qui estime qu'il est "absurde, scandaleux de dire que « l’Etat interdit d’embaucher » – le secteur privé, soit un peu plus d’un cinquième des maisons de retraites, propose à lui seul 8 000 offres d’emploi". Il rappelle qu'en 2011 : on comptait 61 personnels pour 100 résidents.
De son côté la ministre, chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie, Laurence Rossignol, a trouvé ce chiffre de 9 maisons de retraite sur 10 "maltraitantes" à la fois infondé et regrettable. Que vont penser les familles qui quittent leur proche âgé un dimanche soir ? Sont-ils eux aussi maltraitants ?
Elle n'élude pas le problème du reste à charge pour les résidents et leurs proches. Elle convient qu'idéalement, comme dans les hôpitaux, les écoles, les prisons, la justice... le taux d'encadrement en personnel mériterait d'être renforcé.
Elle souligne surtout la nécessité de formations et de repères pour éviter les dérives, les négligences, les abus de faiblesses (étudiés cette semaine par la Fregif). Les plus âgés d'entre nous sont aussi la cible de dérives sectaires dans le domaine de la santé.
A la tribune du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) ce 5 novembre, des bénévoles de la Croix-Rouge sont venus témoigner de leur investissement citoyens auprès des professionnels pour accompagner le grand âge (voir les "Haltes répit Détente Alzheimer).
Différentes approches non médicamenteuses (Montessori, Validation® et Humanitude®) ont témoigné de leur intérêt pour améliorer la bientraitance des personnes âgées et soulager les soignants. Leurs impacts sur le terrain (diminution de 30% des médicaments dans un EHPAD formé à Montessori) n'est pas encore évalué scientifiquement. La ministre a été interpellée.
Le grand public, les aidants, les autorités de tutelle, les professionnels ont besoin d'aides, de repères et d'outils pour bien prendre soin d'un nombre grandissant de personnes âgées fragilisées.
Le Label Humanitude notamment éclaire, rassure et engage sur la qualité du prendre soin (5 principes bientraitants et 300 critères évalués).
Venez découvrir les équipes labélisées 2014 et celles qui sont "En route vers ce label" lors de la soirée de notre 7ème colloque sur les approches non médicamenteuses de la maladie d'Azheimer à la Cité des Sciences à Paris.
Un message d'espoir qui fait du bien.
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