Qualité & management
Les vieux instrumentalisés
Comment ne pas réagir cette semaine à plusieurs actualités à résonnances politiques après que le Pape ait déclaré que les personnes âgées n'étaient pas des martiens mais des êtres de relations.
Vieux : tous citoyens impliqués dans la cité
Convaincue d'avoir trouvé la réponse aux enjeux du vieillissement par une mobilisation active des plus âgés, Rama Yade et son club de réflexion "Allons Enfants" proposent un "service civique senior" obligatoire et rémunéré.
Quid de la discrimination liée à l'âge (pourquoi un service civique "senior" et non à n'importe quel âge de la vie selon sa disponibilité ?).
Quid de la liberté de tout citoyen d'adhérer à une proposition citoyenne ? Pour Rama Yade, les retraités récalcitrants verraient leur retraite diminuer...
Quid du financement d'une mesure qui se chiffre en dizaines de milliards d'euros (par les économies sur les frais de santé répond l'ancienne ministre des sports) ?
Vieux : on vous veut sur les listes électorales
En tant que militante de l'Observatoire de l'Agisme, je ne peux que saluer ces citoyens très âgés qui s'engagent sur des listes électorales. Le bât blesse quand on découvre que certains n'ont pas bien compris avec qui ils s'engageaient et surtout qu'ils n'iraient pas siéger une fois élus... vu leur âge selon leurs dires.
Non les électeurs âgés ne sont pas tous conservateurs, rappelle Serge Guérin dans son dernier livre, mais ils votent, en effet.
Vieux : on vient s'associer, parfois, à ceux qui vous défendent
Ce week end, l'UNA (Union nationale de l'aide, eds soins et des services à domicile) a dû repousser les propositions de partis politiques qui voulaient participer aux manifestations "pour sauver les services à domicile". Mais qui a une réponse structurée, sérieuse, financée aux défis démographiques qui sont devant nous ? Aujourd'hui on regarde ailleurs alors que la maison brule explique le livre "Le monde cannibale".
Les partis politiques doivent s'emparer sérieusement de ces enjeux, tester des propositions sérieuses à court et moyen terme pour apporter des réponses aux défis du vieillissement et du risque de perte d'autonomie. La loi d'adaptation de la société au viiellissement en débat au sénat est malheureusement limitée aux montants mobilisés. Elle fait réagir le Synerpa cette semaine tout comme l'UNA qui ne voit plus le fond d'urgence indispensable.
Les partis dits de gouvernement semblent tétanisés par la création d'un 5ème risque de sécurité sociale associé à une refonte de l'offre de services identifiée, accessible financièrement, coordonnée et labélisée.
Ils ne veulent pas créer de nouvelles dépenses, mais n'osent pas non plus s'attaquer aux gaspillages enkystés au plus profond du système de protection sociale. Réinterroger les temps de notre société (comment financer plus de 40 ans de vie "à la retraite" ?), repenser le mille-feuille administratif, organiser la prévention plutôt que le tout curatif, refondre la carte hospitalière, réfléchir à la tarification des services, des EHPAD...
Alors, faute de courage, on cherche à instrumentaliser les "vieux". Et les peurs qui vont avec.
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