Accompagnements & soins
Accompagnement ca rime avec l'éléphant
Quelle semaine !
Le CIMA à Limoges a démontré l’importance dans les politiques publiques de l’accompagnement à côté du sacro-saint « soin ».
La pression démographique et les besoins d’aides et de soins vont peser sur les arbitrages financiers des gouvernements (qui ne veulent pas encore se l’avouer).
Cette notion de « 5ème risque » s’est réimposée aussi au congrès du Domicile de l’Una à Tours.
Face au sentiment d’impuissance des services (sentiment légitime quand vous travaillez à perte avec des financeurs aux injonctions contradictoires : plus de professionnalisation mais moins de financements), les acteurs ne baissent pas les bras.
Des arbitrages politiques ont été pointés par les économistes : pourquoi maintenir des défiscalisations coûteuses pour des services de confort (réservés aux plus aisés) quand les besoins de financement de l’aide à l’autonomie explosent ?
Denis Piveteau a pointé un éléphant : la notion de parcours de santé. Il est dans la pièce, chacun est convaincu de son bien fondé (pour éviter que des personnes malades, fragilisées, handicapées ne se retrouvent « sans solution » et viennent encombrer inutilement les services d’urgence). Pourtant, personne ne sait comment la mettre en mouvement.
Pour les personnes âgées à risque de perte d’autonomie, les PAERPA faisait leur congrès à Montpellier.
Le domicile devrait s’imposer dans les politiques de santé comme l’acteur de première ligne pour l’accompagnement, le prendre soin… et donc les financements, souligne Denis Piveteau. Cela impliquera des structurations, une professionnalisation.
De toutes façons, les personnes fragilisées elles-mêmes vont imposer leur point de vue. Moins soumises, moins surprises par le besoin d’aides, elles vont développer leur « empowerment ». Elles ne vont pas laisser aux « sachants » le soin de décider de leur qualité de vie. Face aux discriminations liées à l'âge il faut saisir le Défenseur des Droits nous rappelle Patrick Gohet.
Les professionnels de l’aide et des soins aspirent à être fiers de leur travail, de leur accompagnement, de leur service à domicile ou de leur établissement d’accueil. Ils réclament des compétences, des formations, un management professionnel, soutenant et exigeant, vers la bientraitance, la qualité de vie (ne plus réaliser de « soins de force »). La recherche sur les approches non médicamenteuses tenait aussi un congrès fin mars (la mise en oeuvre d'activités physiques adaptées fait ses preuves contre les chutes)
Autre terrain d'investissement rentable : l’amélioration des conditions de travail. Pour limiter l’épuisement, les accidents, les maladies et le turn-over associé (sans parler du coup pour la collectivité).
Reste à savoir quel acteur politique majeur va s’emparer de l’enjeu de l’accompagnement.
Un mot, lourd, fort, puissant… qui rime avec éléphant.
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