Accompagnements & soins
Des exosquelettes ? Pour qui ?
Les besoins en soins, en manutention augmentent auprès des personnes qui se fragilisent, tant à domicile, qu'en établissements.
Les risques psycho-sociaux, les blessures, les TMS (troubles musculo-squelettiques) et donc les arrêts de travail explosent.
Lors du collloque "Défi Autonomie" de décembre dernier à Saint-Etienne, la CARSAT avait annoncé que le secteur médico-social avait dépassé celui du BTP (Bâtiment et travaux publics) en terme d'accidents du travail.
Logiquement on cherche des solutions.
Vous vous souvenez de mon trouble face à la systématisaton des "rails au plafond" dans les logements en EHPAD (voir mon édito "la bataille du rail").
Voici venus les exosquelettes.
Ces apareillages ont été inventés et mis en oeuvre dans l'armée pour protéger les soldats (armures) mais aussi pour décupler leurs forces (longues marches avec de lourdes charges, chargements et déchargements de matériel). De plus en plus sophistiqués, "bio-médicalisés", ces exosquelettes ont été proposés aux soldats lourdement blessés, handicapés, pour leur permettre de se remettre debout. L'exosquelette Re-Walk permet à des blessés paraplégiques de remarcher. Il faut juste trouver les moyens de financer ces appareillages...
Quand j'ai entendu que des exosquelettes allaient être proposés en gériatrie, j'ai pensé qu'ils allaient venir en aide aux résidents handicapés, cloués dans leur lit, leur fauteuil.
En fait, ces exosquelettes sont envisagés pour renforcer les personnels qui ne peuvent plus ou risquent de ne plus pouvoir soulever les "charges" quotidiennes. Destinés initialement aux manutentionnaires, des bras mécaniques, couplés à des moteurs sophistiqués, pourront ajuster automatiquement la puissance à la charge soulevée.
Outre l'investissement dans ces machines, dans ces orthèses, s'est-on posé plusieurs questions ?
Quel est le besoin ? Ces machines sont-elles nécessaires "systématiquement" ? A-t-on bien évalué les capacités des personnes "à soulever" ? Sont-elles toutes "grabataires" au point de n'avoir aucun appui ?
Quel est le projet de la structure ? Quel "prendre soin" souhaite-elle proposer et mettre en oeuvre chaque jour ?
Des formations sont-elles dispensées au personnel et suivies, pour savoir évaluer et choisir la technique de manutention, douce, appropriée, personnalisée ?
A-t-on analysé l'organisation des services pour permettre des prises en soin en binôme si nécessaire ?
A-t-on évalué l'appropriation, l'acceptation de ces machines par les résidents, les personnes aidées, par le personnel lui-même ?
Je vous invite à re-découvrir le FACT (fonds) de l'ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail), sur lequel nous reviendrons la semaine prochaine. Leur démarche part du diagnostic de la structure, de sa vision de son prendre soin, pour proposer des plans d'actions jusqu'à l'évaluation des impacts. L'enjeu reste de diminuer concrètement les risques psycho-sociaux.
Ces exosquelettes font-ils partie des solutions ?
Peut-être.
Ils me questionnent en tout cas... sur l'image des services d'aide de demain.
Comment maintenir et développer la relation avec chaque personne aidée, ainsi équipée ?
Notamment quand cette personne est désorientée.
Les risques psycho-sociaux, les blessures, les TMS (troubles musculo-squelettiques) et donc les arrêts de travail explosent.
Lors du collloque "Défi Autonomie" de décembre dernier à Saint-Etienne, la CARSAT avait annoncé que le secteur médico-social avait dépassé celui du BTP (Bâtiment et travaux publics) en terme d'accidents du travail.
Logiquement on cherche des solutions.
Vous vous souvenez de mon trouble face à la systématisaton des "rails au plafond" dans les logements en EHPAD (voir mon édito "la bataille du rail").
Voici venus les exosquelettes.
Ces apareillages ont été inventés et mis en oeuvre dans l'armée pour protéger les soldats (armures) mais aussi pour décupler leurs forces (longues marches avec de lourdes charges, chargements et déchargements de matériel). De plus en plus sophistiqués, "bio-médicalisés", ces exosquelettes ont été proposés aux soldats lourdement blessés, handicapés, pour leur permettre de se remettre debout. L'exosquelette Re-Walk permet à des blessés paraplégiques de remarcher. Il faut juste trouver les moyens de financer ces appareillages...
Quand j'ai entendu que des exosquelettes allaient être proposés en gériatrie, j'ai pensé qu'ils allaient venir en aide aux résidents handicapés, cloués dans leur lit, leur fauteuil.
En fait, ces exosquelettes sont envisagés pour renforcer les personnels qui ne peuvent plus ou risquent de ne plus pouvoir soulever les "charges" quotidiennes. Destinés initialement aux manutentionnaires, des bras mécaniques, couplés à des moteurs sophistiqués, pourront ajuster automatiquement la puissance à la charge soulevée.
Outre l'investissement dans ces machines, dans ces orthèses, s'est-on posé plusieurs questions ?
Quel est le besoin ? Ces machines sont-elles nécessaires "systématiquement" ? A-t-on bien évalué les capacités des personnes "à soulever" ? Sont-elles toutes "grabataires" au point de n'avoir aucun appui ?
Quel est le projet de la structure ? Quel "prendre soin" souhaite-elle proposer et mettre en oeuvre chaque jour ?
Des formations sont-elles dispensées au personnel et suivies, pour savoir évaluer et choisir la technique de manutention, douce, appropriée, personnalisée ?
A-t-on analysé l'organisation des services pour permettre des prises en soin en binôme si nécessaire ?
A-t-on évalué l'appropriation, l'acceptation de ces machines par les résidents, les personnes aidées, par le personnel lui-même ?
Je vous invite à re-découvrir le FACT (fonds) de l'ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail), sur lequel nous reviendrons la semaine prochaine. Leur démarche part du diagnostic de la structure, de sa vision de son prendre soin, pour proposer des plans d'actions jusqu'à l'évaluation des impacts. L'enjeu reste de diminuer concrètement les risques psycho-sociaux.
Ces exosquelettes font-ils partie des solutions ?
Peut-être.
Ils me questionnent en tout cas... sur l'image des services d'aide de demain.
Comment maintenir et développer la relation avec chaque personne aidée, ainsi équipée ?
Notamment quand cette personne est désorientée.
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