15 pays membres du programme Villes amies des aînés partagent leurs meilleures pratiques
Les villes et communautés Amies des aînés dans le monde se sont donné rendez-vous ces 5 et 6 décembre au ministère de la Santé pour partager leurs constats, analyses, actions, sous la houlette du réseau francophone. Ce dernier est le premier à l'origine du LABEL "AMI DES AÎNÉS"® : 330 territoires sont Amis des Ainés en France (23 millions d'habitants) et une trentaine sont labellisés niveau bronze, argent, or et platine.
Le réseau francophone pilote aussi le fonds d’appui pour des territoires innovants seniors dont les dotations de 10 à 20 000 € permettent de soutenir la méthodologie "Amie des Aînés", l'ingénierie, la structuration de la gouvernance d'une politique de l'âge, l'état des lieux transversal, animation et synthèse du diagnostic participatif.
Focus sur la mobilisation, la participation des citoyens âgés avant tout.
Les plus âgés n’ont pas tous besoin d’aides, martèle Pierre-Olivier Lefebvre, délégué général du Réseau francophone Villes amies des aînés
Les stéréotypes sur la présomption d'incompétence des plus âgés ont la vie dure, rappelle Angélique Giacomoni, déléguée générale adjointe du Réseau francophone Villes amies des aînés. Elle analyse que cette discrimination liée à l'âge est surement liée à notre condition humaine, à nos capacités cognitives qui ont leurs limites et obligent à classer, catégoriser les informations, les personnes.
Les stéréotypes sur les plus âgés se construisent dès le plus jeune âge, dès deux/trois ans rappellait le chercheur Stéphane Adam.
La démarche Villes Amies des Ainés (VADA) vient de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sensibilisée aux enjeux du vieillissement mondial. L'OMS alerte contre l'âgisme, contre cette discrimination liée à l'âge mais aussi ce refus de vieillir au point que "les personnes âgistes ont une espérance de vie diminuée de 7,5 ans (moins de préventions santé)" rappelle Angélique Giacomoni.
"Attention aux mots que l'on emploie, que les politiques emploient", martèle Pierre-Olivier Lefebvre, délégué général du Réseau francophone Villes amies des aînés : "Non les personnes ne sont pas "nos" aînés et tous n'ont pas besoin d'aide. Demandons leurs attentes, leurs besoins certes, mais aussi en quoi ils peuvent contribuer pour des réflexions, des missions, des actions d'intérêt général du territoire".
L'OMS a remis à Aurore Bergé ce 6 novembre un nouveau guide des bonnes pratiques du réseau mondial des Villes Amies des Ainés, en cours de traduction.
En février 2023, le réseau francophone a publié de son côté un baromètre sur ce que veulent les vieux qui vivent dans les territoires labellisés.
15 nouveaux labels “Amis des aînés” décernés ce 5 décembre
Le référentiel du Label décline les 8 axes de la démarche Amie des Ainés à savoir : l'analyse des espaces extérieurs et bâtiments, des transports et mobilité, de l'habitat, de l'information et communication, du lien social et de la solidarité, de la culture et des loisir, de la participation citoyenne et emploi, de l'autonomie, des services et soins.
Le référentiel est hébergé sur la plateforme Ancodea (ndlr : elle héberge aussi le référentiel Humanitude).
Le Réseau Francophone Villes Amies des Ainés s'est rapproché de Apave Certification, pour un appui méthodologique pour la construction du référentiel et du processus de labellisation.
Chaque collectivité qui souhaite le label doit impérativement :
- impliquer les ainés en organisant un diagnostic participatif, en intégrant les préconisations issues du diagnostic participatif dans le plan d'action, en impliquant les aînés dans la mise en œuvre des actions du plan et en intégrant des aînés au comité de pilotage ;
- organiser la gouvernance de la démarche à travers la création d'un comité de pilotage et en identifiant les acteurs du territoire pouvant être impliqués dans les huit thématiques de la démarche ;
- réaliser un état des lieux du territoire intégrant un chapitre statistique et démographique et un chapitre pour chacun des huit thèmes de la démarche Villes amies des aînés ;
- rédiger un plan d'action pluriannuel ;
- présenter en assemblée délibérante, à chaque mandat, l'avancement de la démarche.
Une trentaine de collectivités sont labellisées et quinze nouvelles ont reçu leur label ésentées lors du colloque international qui vient de se clôturer :
- Label Niveau Bronze : Trouville-sur-Mer, Saint-Raphaël, Belfort,
- Label Niveau Argent : Saint-Herblain, Cholet Agglomération, Périgueux, Joigny, Royan, Caluire-et-Cuire,
- Label Niveau Or : Charleville-Mézières, Saint-Nazaire, Nice, Rennes Métropole,
- Label Niveau Platine : Rennes, Saint-Quentin.