Vie sociale & projet de vie
Un peu d'humour en cette rentrée
Rentrée sociale agitée
L'été 2017 touche à sa fin. Il aura été marqué par des épisodes caniculaires ou pluvieux et la plus longue grève de France qui s'est déroulée en Ehpad, dans le Jura. Elle s'est terminée par la négociation notamment d'un observatoire du bien-être et de la qualité de vie au travail.
La question des conditions de travail tant dans les services à domicile comme en Ehpad, rebondit dans un autre conflit à Paimboeuf en Loire-Atlantique, en écho avec le gel envisagé des contrats aidés.
Dans les Vosges, le directeur des établissements pour personnes âgées et hôpitaux locaux de Lamarche, Mirecourt et Martigny envisage une grève de la faim s’estimant victime de pressions pour obtenir son départ, alors qu’il bénéficie d’un fort soutien interne estime l'AD-PA. L'association des directeurs au service des personnes âgées précise que l’Agence régionale de santé (ARS) évoque le déficit de l’hôpital de Lamarche pour justifier une mise en administration provisoire de la structure et de la proposition d'un autre poste pour ce directeur, tout en diminuant les dotations financières et en bloquant les contrats à durée déterminée.
Absorbés par la préparation de la négociation de leurs EPRD et autres CPOM, les directions des établissements et services tentent d'accompagner les professionnels de terrain qui accompagnent des personnes de plus en plus fragilisées, malades.
De son côté, Adeline Hazan, contrôleur des lieux de privation de liberté, a rappelé au micro de France Inter ce 17 août sa proposition de travailler sur la question des lieux sécurisés en Ehpad.
On le voit : les collectivités locales, les établissements et services d'aide et de soins, les professionnels de santé sont en première ligne face à la révolution de la longévité. Le Medef pense avoir trouvé le moyen d'alléger la facture des ménages pour les services à domicile. Or la réalité est plus complexe là aussi.
Même si les initiatives se multiplient par ailleurs pour prévenir, soulager, équiper les domiciles comme le Label HS2 Haute Sécurité Santé qui organise ses 1ères Assises nationales le 22 septembre prochain au CESE à Paris, le décor reste lourd.
Il reste bien plombé par ces tensions financières (réforme de la tarification des services à domicile, risque de convergence à la baisse pour les Ehpad publics et associatifs) au risque de pratiques de prendre soin d'un autre âge (agitations / contentions par défaut de moyens et de techniques).
Dans un tel contexte, comment recruter, comment attirer les talents ?
Face au risque important de pénurie d'internes en gériatries, l'Association des jeunes gériatres hospitaliers a fait le pari de l'humour et des réseaux sociaux avec une campagne #je suis geriatre, "Jeunes internes : choisissez l'avenir !" ou devenez « le Dr House du sujet âgé » ! Ils détournent les Ramones pour expliquer que le gériatre est le spécialiste qui aide à ne pas être sous sédatif ! Pour parler de la vie aux urgences, une infirmière a pris la plume et l'a trempée dans l'autodérision et la bienveillance.
L'humour... la politesse du désespoir.
Face à ces vérités bien lourdes, je rebondis sur une autre citation : "nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité" selon Nietzsche.
Nous avons justement choisi "L'art pour prendre soin" comme thème de notre 10ème colloque sur les approches non médicamenteuses, ces 9 et 10 novembre à Paris. L'art qui aux Etats-unis fait partie intégrante des cursus d'écoles de médecine prestigieuses (Yale, Harvard...), et ce depuis près de 20 ans.
Fort d'une vingtaine d'intervenants plus passionnants les uns que les autres, notre colloque vient de recevoir le Haut Patronage du Président de la République. Je serai ravie de vous y retrouver.
Belle rentrée.