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Qualité & management

Bonus qualité ? Chiche Madame Buzyn

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 23/10/2017

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Face aux pièges des formes de tarification

Lors du débat qAnnie de Vivieui a suivi le documentaire à charge sur le business des EHPAD de Pièces à conviction ce 19 octobre sur France 3, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn s'est engagée à revoir l'évaluation et les contrôles avec la Haute autorité de santé (HAS), qui devra prendre en compte les spécificités des acteurs du medico-social, différentes du sanitaire, rappelle l'Aire avec l'Uniopss.
Elle a conclu le débat sur France 3 en listant quatre champs prioritaires :
  • la bienveillance, la bientraitance
  • la qualité des soins
  • la transparence, des tarifs notamment
  • la formation et l'accompagnement des carrières des professionnels


Chiche Madame la Ministre.

Et ce week-end dans le Journal du dimanche Agnès Buzyn s'est engagée à une révolution "en douceur" des modes de tarification des structures de santé pour une adéquation des moyens au regard des besoins en soin avec "des bonus, un intéressement à ceux qui répondront aux objectifs de qualité, de pertinence et d'efficience des soins".

Chiche dans le secteur de l'aide aux personnes âgées.

Aujourd'hui plus vous accompagnez de personnes handicapées, voire grabataires, plus vous obtenez de crédits soins. J'avais appelé ce mécanisme "la prime à la grabatisation" racontée par un EHPAD de la Drôme.
Aujourd'hui, les structures ne sont pas récompensées de leurs efforts pour l'aide à l'autonomie, à la marche, à la verticalité sauf à devoir défendre âprement leurs coupes Pathos et Aggir.

Or le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) avait déjà pointé ces 2 milliards de dépenses évitables (hospitalisations, médicaments) selon les stratégies de prendre-soin, le travail en réseaux de professionnels formés, partageant des données interopérables et sécurisées (à quand le DMP : dossier médical partagé public, fiable ?).

Or les personnels, les directeurs sont aujourd'hui au point de rupture, face à la convergence tarifaire, face à la logique actuelle de (sous)-tarification de moyens. Une inter-syndicale exceptionnelle (CGT, CFDT, CFTC, FO, UNSA) avec l'Ad-PA viennent d'écrire au Président de la République pour réclamer la fin de la convergence tarifaire, des ratios de personnels opposable aux financeurs. Ajoutons que ces personnels doivent être formés, compétents, encadrés, accompagnés, soutenus et remplacés.

Or des initiatives vertueuses montrent qu'un prendre soin différent est possible.
Je pense aux équipes qui déploient la télémédecine, celles qui luttent contre la dénutrition (avec 4 € de denrée alimentaire par jour ?), repèrent la fatigue des proches aidants, renforcent les compétences infirmières et travaillent leur document unique des risques professionnels, cette semaine. Je pense aussi bien sûr aux structures labellisées Humanitude. Elles seront valorisées lors de notre prochain colloque sur les approches non-médicamenteuses ces 9 et 10 novembre à la Cité des Sciences à Paris. Elles témoignent d'impacts médico-économiques d'intérêt général (moins d'arrêts de travail, moins d'hospitalisations, moins de neuroleptiques) mais au prix d'un management investi, soutenant, proche, d'équipes formées en nombre suffisant, d'un environnement porteur, moteur (élus, familles, associations, dynamique sociale et culturelle).

Chiche de soutenir ces Ehpad pilotes par des bonus qualité Madame la Ministre.

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