Accompagnements & soins
Ne pas ajouter de la misère à la misère
En Ehpad, en gérontologie
L’appel à la grève de ce 30 janvier, la pétition qui dépasse les 280 000 signataires et pointe les déclarations de la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn concernant « le problème de management », qui serait la source des difficultés des Ehpad.
Outrée par cette déclaration qui occulte la baisse des moyens alloués, l’intersyndicale pose ses revendications et exige plus de moyens : un agent pour un résident comme le prévoyait le Plan solidarité grand âge.
Cette demande de renforcer les moyens humains est une évidence dans ces métiers de l’aide et du soin qui ne peuvent s’exercer sans professionnels formés et compétents.
Mais on le sait aussi, ce renforcement de moyens sans vision, sans repère, sans management risque d’ajouter de la misère à la misère.
Face aux situations complexes, aux organisations tendues, à la fin de vie, les équipes ne peuvent être livrées à elles-mêmes. Chacun se protège alors et définit le prendre soin qu’il trouve juste pour telle ou telle situation.
Sans évaluation individuelle et collective régulière, sans un cadre éthique clair et partagé, sans des temps réguliers d’analyse de pratiques, ajouter seulement des « bras » va ajouter à la confusion, de la désespérance, de l’épuisement. Il en faudra toujours plus... mais pour quel projet ?
Accompagner la dernière ligne droite de la vie (comme en témoigne le livre Le cahier de Marie), prendre soin de personnes désorientées aux troubles du comportement (dans des lieux aux portes forcément closes - voir le documentaire sur France 3), de leur famille demande une vision de la qualité attendue, du professionnalisme pluridisciplinaire (soin, vie sociale, restauration, gestion), du temps et donc des moyens ajustés, évalués, soutenus.
Cette vision doit être portée par les professionnels, les institutions, les politiques publiques, les clients, les proches, les élus, les médias...
On le voit, le modèle des Ehpad est montré du doigt. Faute de moyens uniquement ?
Les solutions actuelles vont devoir se réinventer pour devenir attractives, intégrées dans une filière de services professionnels variés, ajustés aux différentes situations (voir l’Ehpad reconverti en habitat partagé, le coût des Ehpad au regard des services sanitaires, la nécessité de parcours/filières territoriales).
Elles ne pourront le faire seules, entre experts (médecins, gériatres, gérontologues). Il en va de notre vieillissement à tous, de notre vie avec une maladie neurodégénérative, de notre fin de vie.
On le sait : il est bon pour l’intérêt général de renforcer l’attractivité de ces métiers, de baisser les arrêts de travail, l’absentéisme, de diminuer la sur-consommation médicamenteuse et les hospitalisations inutiles.
Juste comment faire ?
En augmentant les seuls moyens ?
Cela demande d’investir individuellement et collectivement, du temps, de la réflexion, des formations, et donc des moyens... pour obtenir un retour sur investissement et une adaptation nécessaire de notre société à son vieillissement.
Investir pour trouver comment et pourquoi grandir et donc vieillir.
Investir pour définir notre vision individuelle et collective du vieillir.
Investir pour poser les repères d’un accompagnement digne de la toute fin de vie, de la maladie neurodégénérative (malgré l’arrêt de la recherche médicale par Pfizer notamment).
Investir dans une réflexion sociétale, éthique (bio-éthique), dans le renforcement des compétences, du professionnalisme mais sans ajouter de la misère à la misère.
Outrée par cette déclaration qui occulte la baisse des moyens alloués, l’intersyndicale pose ses revendications et exige plus de moyens : un agent pour un résident comme le prévoyait le Plan solidarité grand âge.
Cette demande de renforcer les moyens humains est une évidence dans ces métiers de l’aide et du soin qui ne peuvent s’exercer sans professionnels formés et compétents.
Mais on le sait aussi, ce renforcement de moyens sans vision, sans repère, sans management risque d’ajouter de la misère à la misère.
Face aux situations complexes, aux organisations tendues, à la fin de vie, les équipes ne peuvent être livrées à elles-mêmes. Chacun se protège alors et définit le prendre soin qu’il trouve juste pour telle ou telle situation.
Sans évaluation individuelle et collective régulière, sans un cadre éthique clair et partagé, sans des temps réguliers d’analyse de pratiques, ajouter seulement des « bras » va ajouter à la confusion, de la désespérance, de l’épuisement. Il en faudra toujours plus... mais pour quel projet ?
Accompagner la dernière ligne droite de la vie (comme en témoigne le livre Le cahier de Marie), prendre soin de personnes désorientées aux troubles du comportement (dans des lieux aux portes forcément closes - voir le documentaire sur France 3), de leur famille demande une vision de la qualité attendue, du professionnalisme pluridisciplinaire (soin, vie sociale, restauration, gestion), du temps et donc des moyens ajustés, évalués, soutenus.
Cette vision doit être portée par les professionnels, les institutions, les politiques publiques, les clients, les proches, les élus, les médias...
On le voit, le modèle des Ehpad est montré du doigt. Faute de moyens uniquement ?
Les solutions actuelles vont devoir se réinventer pour devenir attractives, intégrées dans une filière de services professionnels variés, ajustés aux différentes situations (voir l’Ehpad reconverti en habitat partagé, le coût des Ehpad au regard des services sanitaires, la nécessité de parcours/filières territoriales).
Elles ne pourront le faire seules, entre experts (médecins, gériatres, gérontologues). Il en va de notre vieillissement à tous, de notre vie avec une maladie neurodégénérative, de notre fin de vie.
On le sait : il est bon pour l’intérêt général de renforcer l’attractivité de ces métiers, de baisser les arrêts de travail, l’absentéisme, de diminuer la sur-consommation médicamenteuse et les hospitalisations inutiles.
Juste comment faire ?
En augmentant les seuls moyens ?
Cela demande d’investir individuellement et collectivement, du temps, de la réflexion, des formations, et donc des moyens... pour obtenir un retour sur investissement et une adaptation nécessaire de notre société à son vieillissement.
Investir pour trouver comment et pourquoi grandir et donc vieillir.
Investir pour définir notre vision individuelle et collective du vieillir.
Investir pour poser les repères d’un accompagnement digne de la toute fin de vie, de la maladie neurodégénérative (malgré l’arrêt de la recherche médicale par Pfizer notamment).
Investir dans une réflexion sociétale, éthique (bio-éthique), dans le renforcement des compétences, du professionnalisme mais sans ajouter de la misère à la misère.
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