Accompagnements & soins
Primer les uns et pas les autres ?
Le domicile vent debout
Les professionnels de terrain, en première ligne, ont été mis en lumière pendant cette crise sanitaire, qui dure (nous ne sommes pas au bout du marathon).
L'état a décidé d'accorder des primes aux personnels hospitaliers, puis aux personnels des Ehpad. Pour les acteurs moins visibles des services d'aide aux domicile, l'état se retourne vers les départements. D'où la révolte, la colère des acteurs sur ces jeux entre financeurs (cf. prise de parole de l'Ad-Pa notamment).
Même la cellule de crise du Conseil de CNSA a partagé la revendication d'une attribution juste et sans délai de la prime à tous les professionnels du secteur de l’autonomie !
Sachant qu'une prime est une reconnaissance méritée mais elle ne remplacera pas la nécessaire revalorisation réelle des salaires, des métiers du grand âge, financés via une loi Grand Age autonolie d'envergure. En échos aux travaux des rapports Libault, El Khomri... et les premièrs partages des Etats généraux de la séniorisation de la société, comme aux propositions de la plateforme Le jour d'après qui réunit une soixantaine de parlementaires favorables à une revalorisation des rémunérations des soignants à hauteur de "200 euros par mois" et le recrutement de "200 000 postes supplémentaires en trois ans" dans les Ehpad et les services d'aide à domicile.
D'autant que la crise n'est pas finie, avec ce risque canicule qui enchaîne.
D'autant que la gériatrie, la gérontologie veulent se réinventer dans des logiques de parcours, de réseaux, d'habitats nouveaux selon le Pr. Olivier Guérin, président de la SFGG (Société française de gériatrie et gérontologie).
D'autant que les professionnels de terrain même s'ils sont fatigués et inquiets, ne sont pas résignés. Voir les premiers retours d'expériences de cette crise : comme les retex des Clic cette semaine. Voir ces initiaves tous azimuts pour maintenir une activité physique adaptée. Voir ces équipes de soutien éthique au plus près des professionnels de terrain. Voir aussi ces entrepreneurs de la Silver Economie invités à répondre à une enquête sur cette crise.
Parce qu'il faut accepter le nécessaire professionnalisme de haut vol pour accompagner des situations hautement complexes : polypathologies, épuisement des proches, fins de vie et épidémies comme ce covid... Un professionnalisme encore méconnu, pas suffisamment enseigné, mal rémunéré, alors que l'on peut aujourd'hui vieillir debout, jusqu'au bout !
Alors des primes pour les uns et pas pour les autres ?