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Réseaux & territoires

Edito - Quand réfléchir n'est pas un acte financé

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 02/09/2020

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Quel financement pour le questionnement éthique quotidien ?

« Il est plus facile d’agir que de réfléchir » selon Régis Aubry, membre du Comité national consultatif d’éthique qui intervenait au Congrès 2020 de la Sfap lors d’une conférence sur le temps.

Or réfléchir individuellement et collectivement n’est pas financé, tarifé, dans le système de santé, dans les établissements et services médico-sociaux.

Or ce système de santé, ces ESMS sont à bout. On ne trouve plus de soignants pour nos services, insiste le Pr Aubry. Même signal d’alarme dans les Ehpad et services à domicile du Grand Est visité par les ministres Mesdames Bourguignon et Klinkert cette semaine.

Sans oublier le déni de la mort, qui serait le fondement de la détresse des plus âgés selon le Dr Pradines.

Les ministres Brigitte Bourguignon (autonomie) et Brigitte Klinkert (insertion) sont donc allées au contact des équipes de terrain pour leur rendre hommage. Elles ont salué ces équipes qui étaient en première ligne pendant la crise. Certaines ont payé un lourd tribut (avec le décès de 17 résidents et une aide-soignante dans un des Ehpad visité).

Toutes ces équipes ont souffert. Principalement de devoir éloigner leurs actes, leur prendre soin, de leurs valeurs affichées, sur ordre des autorités locales. Beaucoup ont dérogé à la demande de confinement strict en chambre en adaptant une stratégie réfléchie, justifiée, ajustée, notamment pour les personnes les plus désorientées. Voir cette semaine les impacts du confinement sur la (dé)nutrition.

Les équipes visitées par les ministres, labellisées Humanitude ou non, ont témoignée de leur engagement, de leur capacité à se réinventer en proposant par exemple des services de restauration et une vie sociale tout en proximité, dans les quartiers. Mais les moyens manquent aujourd’hui pour poursuivre ces adaptations, ces temps de réflexion, cette culture d’établissement patiemment infusée.

Les ministres ont écouté les retours d’expérience, les attentes, les besoins.

Elles partagent cette urgence clamée par le Pr Aubry au congrès de la Sfap : le système est à bout. Il nous faut le changer, le ré-inventer et, investir quantitativement et qualitativement dans l’accompagnement du grand âge, debout jusqu’au bout, malgré tout.

Un accompagnement co-construit avec les plus âgés eux-mêmes, avec les CDCA (les conseils départementaux de la citoyenneté et de l’autonomie (ex Coderpa).

Un accompagnement où réfléchir sera un acte financé !

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