Accompagnements & soins
Combien un lit d'hôpital vaut-il de lits d'EHPAD ?
Les professionnels le savent, le Gérontopôle de Toulouse l'a démontré : les hospitalisations en urgence des personnes âgées fragilisées restent trop fréquentes et sont délétères.
La loi HPST "Hôpital patient santé territoire" a notamment permis la création des ARS (Agences régionales de santé) chargées de revoir les parcours de soin des patients, en particulier, âgés afin d'éviter cela.
Un an après leur création, force est de constater que le retour des "tuyaux d'orgues" est à craindre, soit des organisations et budgets dédiés au sanitaire, à l'hôpital, au médico-social, chacun séparément sans la "fongibilité" promise du parcours de soin.
Le directeur de l'ARS du Limousin, M. Laforcade, poursuivant quelques réflexions déjà publiées sur la qualité dans les institutions sanitaire et sociales (indicateurs opposables), rêve que le législateur lui laisse les clés d'un "ORDAM" (Objectif Régional des Dépenses d'Assurance Maladie) afin d’expérimenter des exemples de parcours de soin vertueux qui pourraient interpeller les acteurs actuels.
Ainsi, les CLIC, MAIA, réseaux gérontologiques, MDPH, pourraient travailler de concert autour de "cases managers", "référents professionnels" de personnes âgées aux multiples pathologies ("cas complexes"). Des fonds de l'Assurance Maladie pouraient être mobilisés. La mise en place d'un modèle économique de ces missions pour attirer des capitaux privés n'est pas à exclure non plus.
Les services d'aides et de soins à domicile (quel que soit leur statut) pourraient se rapprocher de l’hôpital, des EHPAD pour fluidifier tout particulièrement la sortie d'hospitalisation. M. Laforcade se demande (au congrès du Synerpa 2011) comment expérimenter l'idée qu'un professionnel du domicile orchestre la sortie d'hôpital d'un patient âgé et l'accompagne physiquement jusque chez lui. Qui serait ce professionnel ? Qui financerait son accompagnement ?
Autres questions : combien un lit d'hôpital vaut-il de lits d'EHPAD ?
Rose-Marie Van Lerberghe présidente du groupe Korian, ancienne directrice de l'AP-HP aime poser la question (voir son interview ce 12 juin dans le JDD).
En Italie, le gouvernement a fermé près de 25 000 lits de courts séjours pour ouvrir au moins deux fois plus de lits de moyens séjour en amont et en aval de l'hospitalisation. Ce gouvernement a aussi privatisé ce parcours de soins.
Les acteurs professionnels de la gérontologie auraient intérêt à évoluer rapidement pour devenir des forces de propositions et accélérer des réformes structurelles tout à la fois économiques en deniers publics et profitables au "patient" âgé. Car "le 5e risque n'est pas qu'une question d'argent" .
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