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Réseaux & territoires

Une campagne présidentielle 2012 à préparer

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 29/08/2011

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Annie de VivieLa décision a été rapide, brutale, soudaine : la réforme de la dépendance est reportée... début 2012.

Sans s'attendre à une réforme d'envergure, les fédérations professionnelles de la santé, du domicile, des établissements, au fur et à mesure de l'avancée des nombreux débats nationaux et régionaux, espéraient la mise en place d'une enveloppe de un milliard d'euros pour pallier les urgences : services à domicile en crise, départements exsangues, résidents et familles épuisés par des "restes à charge" trop élevés.

De cette enveloppe, il n'est plus question aujourd'hui. Nous ne savons pas à ce jour si quelques arbitrages favorables seront néanmoins proposés au PLFSS 2012 (Projet de loi de finance de la sécurité sociale).
La déception des personnes concernées, de leurs proches, des familles, et des professionnels est immense.

Visiblement, l'épuisement des aidants familiaux, leur "burn-out" exprimé, expliqué, argumenté lors des débats, n'a rien pesé dans les arbitrages du gouvernement.
"Nous n'avons pas été accueillis par des banderoles" faisait remarquer Roselyne Bachelot en marge d'un colloque fin juin. Cette absence des signes extérieurs de combativité à joué en défaveur des familles. Leurs poids politico-médiatique serait-il encore trop fragile ?

La réforme d'envergure, le vrai "5ème risque" est donc repoussé aux débats de la future campagne présidentielle. Peut être !

Aux acteurs du secteur géronto, aux associations d'usagers, aux experts, de se mobiliser pour peaufiner les dossiers davantage et les présenter aux candidats à la présidence de la République. Les besoins sont urgents.

- Quid de la mise en oeuvre d'une politique de prévention tout au long du parcours de vie et d'une politique d'accessibilité de la cité... pour tous les âges ?

Pour les personnes ayant besoin d'aide à l'autonomie, quel que soit leur âge :

- Quid du "guichet unique" tant attendu : lequel (Clic, Maia, Maison de l'autonomie, MDPH) ? Comment (pour quel territoire, bassin de vie) ? Avec quels moyens ? Quels professionnels ("case manager", "gestionnaire de cas") ?

- Quid de l'outil d'évaluation multidimensionnel des situations des personnes âgées fragilisées, lui aussi tant attendu ? (Aggir est à réviser selon les groupes d'experts du débat sur la dépendance comme Pathos, Geva, Rai, Smaf...) ?

- Quid de l'amélioration des taux d'encadrement et de professionnalisation dans les établissements et services pour mieux accompagner et prendre soin des personnes très fragilisées, comme l'indiquait le PSGA : Plan solidarité grand âge 2007/2012 ?

- Quid de la création de filières territoriales de soin et prendre soin labellisées, identifiées, abordables au plan financier, pour garantir des services de qualié, éviter les redondances, les engorgements (aux urgences, dans les lits hospitaliers onéreux), les plans d'aides inadaptés (APA indue) et proposer un vrai choix aux personnes concernées, à leurs proches ?

Exiger de passer des voeux, des rapports, des analyses à une réforme opérationnelle, vers une "société pour tous les âges", c'est une question politique au sens noble du terme. Les candidats à l'élection présidentielle sauront-ils, auront-ils l'audace de se positionner ?

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