Accompagnements & soins
Le médico-social ? Et si on en reparlait après la crise
Après le report de la réforme de la mal nommée dépendance, les regards étaient tournés vers les dernières annonces de Madame Bachelot-Narquin : mesures d'urgence pour les services à domicile (50 millions d'euros), reprise de la médicalisation des EHPAD (140 millions d'euros) .
Ces mesures avaient pour but de montrer que le gouvernement ne se désintéressait pas du secteur et devaient se traduire dans le Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2012 (PLFSS) et le budget de la CNSA.
Le manque de réactions visibles des acteurs du secteur lors du report de la réforme laisse-t-il croire au gouvernement qu'il a les mains libres?
Force est de constater que les dernièrs arbitrages ne sont à nouveau pas en faveur du médico-social :
- les aides aux services à domicile associatifs et publics territoriaux exangues, les 50 millions d'euros vont être étalées
- les fédérations professionnelles, la FHF notamment, invitent leurs adhérents à la prudence avent de s'engager dans toute signature ou renouvellement de conventions tripartites (Il faut des moyens en budget soin notamment au regard des engagements).
Par ailleurs, le budget 2012 CNSA est à peine adopté, que l'on sait que ses hypthèses de croissance (1,75%) seront revues à la baisse.
Le médico-social, les personnes fragilisées, handicapées, confirment à nouveau leur fonction "variable d'ajustement" face aux tensions budgétaires.
Certes le gouvernement se plait à rappeler à chaque critique que le secteur mobilise plus de 25 milliards d'euros de fonds publics, mais ces fonds ne partent pas en fumée, ils se traduisent en services, emplois, établissements ... dont les personnes fragilisées et leurs aidants ont besoin. Ces 25 milliards intègrent les dépenses de santé dues aux cotisants... quel que soit leur âge.
La non réforme, le statu quo, le refus de créer de nouvelles recettes pour financer de nouvelles dépenses risque de coûter cher à terme : recours inopinés aux urgences, aux hospitalisations, épuisement des aidants, baisse de productivité de ces mêmes aidants dans les entreprises qui les emploient, épuisement aussi des professionnels qui ne supportent plus les injonctions contradictoires (plus de qualité avec moins de moyens), multiplication des actes de maltraitance domestique et institutionnel ...
Mais comment se faire entendre quand la "crise budgétaire" semble tout balayer sur son passage ?