Accompagnements & soins
Aides aux personnes âgées, la crise a bon dos
Les caisses sont vides. L'Etat est endetté. Face à la crise économique, "On ne peut rien faire".
Pourtant avec le vieillissement de la population, la montée des maladies chroniques invalidantes, les besoins augmentent. Les exigences de qualité se renforcent. "Chaque euro public doit être investi à bon escient" martèle la DGCS (Direction générale de la cohésion sociale).
Mais aux ARS (Agences régionales de santé) de faire passer le message : faire mieux avec moins de crédits.
Ces injonctions incantatoires pleuvent sur les équipes de soin, de prendre soin. Leurs directions commencent à craquer : épuisement professionnel, burn-out.
Vu sous l 'angle de la dépense publique, le vieillissement de la population française n'aurait que des conséquences négatives ?
Toujours plus de retraite à verser, plus de soins à financer, plus d'aides sociales à distribuer...
Le président de l'AD-PA, Pascal Champvert prend le contre-pied de ces assertions et affirme que le "secteur de l'aide aux personnes âgées est un vecteur de sortie de crise".
Les services quotidiens, les établissements d'accueil sont souvent les premiers employeurs sur les territoires.
Combien de communes fermeraient leurs services, leurs écoles, sans l'accueil des enfants des aidants professionnels ?
A court terme les déficits comme celui de l'Assurance maladie vont certes demander des recettes nouvelles, explique le HCAAM, Haut Conseil à l'Avenir de l'Assurance maladie, dans son dernier rapport. Hausses d'impots et de cotisations sont sans doute à venir. Pour autant, d'autres mesures "énergiques" sont souhaitables toujours selon l'HCAAM, afin de résoudre certains des problèmes liés à des dépenses de long terme comme les filières de prendre soin, la coordination des acteurs sanitaires et médico-sociaux.
Des économies sont possibles ou déjà en cours dans la mutualisation des moyens, les rapprochements des services qui s'opèrent de ci, de là (comme en Savoie cette semaine).
A la crise économique vient s'associer la crise des vocations, la crise de la démographie médicale, la crise des aidants familiaux, la crise des besoins en formation pour apprendre les bons gestes, les bonnes attitudes pour ces patients atteints de maladies neuro dégénératives jugées "difficiles".
De nouvelles énergies sont nécessaires à court terme car les "besoins sont couverts à moitié" selon la Cour des Comptes (rapport de 2005 régulièrement cité par l'AD-PA).
N'attendons pas un nouvel accident climatique (canicule) ou les actes désespérés des professionnels pour agir.