Accompagnements & soins
Sortie d'hospitalisation : PRADO, ARDH… cherchez l'erreur
Le Comité national de pilotage sur le parcours de soins des personnes âgées en risque de perte d'autonomie (PAERPA) a fini de rédiger son "Rapport". Ce document d'analyse des projets pilotes de parcours de soins pour personnes âgées, Agevillagepro vous en fait découvrir les conclusions en exclusivité.
Avec d'autant plus de satisfaction que les rapporteurs vont dans le sens de ce que le collectif "Une société pour tous les âges" martèle depuis 2006 : à savoir qu'il faut revoir la gouvernance du prendre soin "longue durée" (sanitaire et médico-social) des personnes atteintes de maladies chroniques, fragilisées, âgées ou non.
La France est historiquement administrée par strates : Un état, 22 régions, une centaine de départements, des communautés de communes et 36 000 communes.
Ses politiques publiques se déploient par tuyaux d'orgues : sanitaire/médico-social, ville/hôpital...
Les malades chroniques, les personnes âgées qui se fragilisent subissent cette fragmentation de l'offre de soins et du prendre soin. Cinq solutions plus ou moins financées pour se faire aider à la toilette par exemple ! Les redondances ici et les manques à d'autres endroit finissent par coûter cher (près de 2 milliards d'euros selon l'HCAAM en hospitalisations évitables, accidents médicamenteux...)
Dans le rapport piloté par Dominique Libault et intitulé "Rapport sur la mise en oeuvre des projets pilotes", le groupe de pilotage donne un coup de pied dans la fourmilière et propose de structurer autrement les parcours de santé dans les quatre régions pilotes.
Coordination de proximité autour du médecin traitant et d'une infirmière (libérale ou coordinatrice de SSIAD) rémunérés, coordination d'appui (à partir des CLIC, MAIA, réseaux existants), filière gériatrique et gérontologique, bref la notion de coordination est reprise ici avec d'autant plus de vigueur qu'elle est quasi synonyme de parcours de soins.
Le rapport insiste sur le besoin d'un référentiel d'évaluations validé, adapté, utile, performant pour les territoires des quatre futures régions pilotes. Il insiste aussi sur la nécessaire formation des professionnels concernés, sur le besoin d'un système d'information inter opérable et pratique.
Il rappelle que ce changement de culture ne se fera pas sans incitations financières pour chaque professionnel.
L'enjeu est à la fois sanitaire et économique : éviter les hospitalisations inutiles, faciliter la sortie d'hospitalisation.
Et là le rapport pointe la nécessité d'un référent professionnel ("gestionnaire de cas") capable de piloter subtilement le patient tantôt vers le PRADO (programme de retour à domicile) développé par la CNAMTS pour l'orthopédie et l'insuffisance cardiaque tantôt vers l'ARDH (Allocation de retour à domicile après hospitalisation) proposée par la CNAVTS. Deux enveloppes que deux branches de la Sécurité Sociale ont conçu chacune, dans une même optique, pour les mêmes "clients".
Dans sa recommandation n°6, le rapport suggère "de développer, mieux articuler et rapprocher ces dispositifs PRADO et ARDH afin d'optimiser les moyens consacrés à la sortie d’hospitalisation et de couvrir l'ensemble de la population concernée".
Qu'en termes polis ces informations là sont dites !