ANM - approches non médicamenteuses
A lire : La socio-esthétique – prendre soin, soulager et embellir le corps vulnérable
« La restitution d’une attention à soi, celle d’un investissement dans l’apparence et le corps, peut constituer, face aux accidents de la vie, une aide plus profonde qu’il n’y paraît », rappelle Georges Vigarello (EHESS) dans la préface du livre de Gisèle Dambuyant. Dans cet ouvrage, la sociologue, spécialiste du corps et de la vulnérabilité, présente les fondements de ce nouveau métier qui s’inscrit dans une prise en compte globale du corps en souffrance, quelle qu’en soit la cause.
Il s’agit du premier ouvrage scientifique sur ce métier qui pose la question de la place que peuvent prendre la beauté et l’esthétique quand le corps est souffrant.
Il s’adresse aux professionnels du secteur médicosocial, mais aussi aux socio-esthéticiens, spécifiquement ceux formés aux cours d’esthétique à option humanitaire et sociale, et à toute personne en situation de vulnérabilité.
L’ouvrage commence par analyser la place de l’esthétique dans la société contemporaine et son rapport au corps vulnérable, puis il met en lumière le métier de socio-esthéticien, avant d’examiner les apports de la socio-esthétique et les perspectives de la discipline.
En Ehpad par exemple, elle constitue une « prise en charge sécurisante » face aux violences institutionnelle, écrit l’autrice page 176. « D’abord, en proposant des choix de soins ou de maquillage permettant d’être acteur en se décidant, encore et malgré tout, pour une couleur, un massage […]. Ensuite, ce sont des bénéfices immédiats du plaisir retrouvé de s’occuper de son corps devenu défaillant, mais qui reste encore une possible source de plaisir […]. Enfin, c’est un gain pour l’image et l’estime de soi. »
Complémentaire de la prise en charge médicale, qui soigne le corps, et de la prise en charge psychologique, qui cherche à alléger la souffrance psychologique, la socio-esthétique, comme toute intervention sociale, vise à soulager la souffrance sociale en travaillant l’estime de soi et en valorisant l’image des personnes vulnérables.
Ainsi, pour Gisèle Dambuyant, « la beauté est vitale en situation de vulnérabilité ». Ressource identitaire de tout être humain, elle est « un lien entre l’individu vulnérable et le collectif sociétal ».
Et perdure malgré la fragilité : la socio-esthétique permet alors de la remettre au jour.
Pour en savoir plus sur la socio-esthétique, rendez-vous les 7 et 8 novembre au colloque des approches non médicamenteuses à Paris, afin de rencontrer l’équipe de l’association Codes (CHRU de Tours), qui dispense les cours d’esthétique à option humanitaire et sociale.
Présentation en images par son autrice
La socio-esthétique - Prendre soin, soulager et embellir le corps vulnérable
De Gisèle Dambuyant, préface de Georges Vigarello
Editions Erès, collection Trames
Août 2023
19,50 euros
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