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Vie sociale & projet de vie

De Bonjour vieillesse aux Esprits libres : quand vieillir fragilisé devient un projet de société

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 09/04/2025

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Inventer le prendre soin de 2035, loin de la prise en charge : c'est le pari du livre Bonjour Vieillesse des fondateurs de Alenvi et Compani. Devenir des Esprits libres où le pouvoir s'inverse du professionnel sachant à la personne malade (Alzheimer), créatrice, artiste.
Deux pistes pour nourrir le projet de société d'un vivre et vieillir debout !

Guillaume Desnoës, Thibault de Saint Blancard, Clément Saint Olive se sont rencontrés sur les bancs d'une prestigieuse école de commerce et gestion et se sont lancés dans l'aventure de l'aide aux domiciles des plus âgés via Alenvi puis la proposition d'habitats partagés avec Compani.

Après le livre La société du lien, ils publient Bonjour vieillesse pour pousser joyeusement un projet de société du bien vieillir.

Un projet où les écoliers iraient soutenir les personnes les plus fragilisées du quartier, où les crèches et les maisons d'accueil spécialisées fusionneraient, où les boutiques et espaces de co-working fleuriraient au sein des maisons spécialisées du grand âge, où une Ecole des hautes études du Care donnerait leurs lettres de noblesse aux métiers de l'empathie, du lien, avant toute technique de prise en soin.

Les financements publics et privés seraient rentabilisés par des coûts évités, des métiers attractifs, des territoires valorisés, tous "amis des aînés".

Un projet qui prône la confiance, l'autonomie, la co-responsabilité, la médiation restauratrice, l'équilibre des pouvoirs entre celui qui aide, qui prend soin, et celui qui est aidé.

Parce que les rôles s'inversent, quand le contexte change, quand la création, la poésie sont possibles, proposées, déployées.

C'est ce que démontre le superbe documentaire Les Esprits libres de Bertrand Hagenmüller, dont les avant-premières se déploient avant la sortie en salle le 30 avril prochain.

L'expérience de dramathérapie réalisée avec les habitants malades, désorientés, d'un Ehpad du groupe LNA Santé, a été accompagnée d'une étude observationnelle et descriptive, décrite par le docteur Laure Jouatel, directrice médicale du groupe :

« Nous avons choisi une méthodologie mixte :
> des évaluations quantitatives menées auprès des neuf résidents et des neuf soignants participant à l’expérimentation, et mesurées à l’aide d’échelles à T0 (un mois avant), T1 (pendant) et T2 (un mois après) ;
> et des évaluations qualitatives sous la forme d’entretiens semi-directifs organisés durant la résidence artistique, avec 9 résidents, 3 soignants et 4 artistes bénévoles ».

L’échelle retenue est celle d’auto-évaluation de la qualité de vie dans la maladie d’Alzheimer pour les résidents en Ehpad, la QoL-AD NH.

« Les paramètres de la santé perçue, la sensation d’autonomie fonctionnelle au quotidien et le rapport à l’environnement ont tous connu une nette progression à T1. Cela dit, les résultats à T2 reviennent aux niveaux T0, voire se dégradent. Le retour à la réalité de l’institution se traduit donc par des pertes en termes de qualité de vie, ce qui soulève un certain nombre de questionnements », précise le docteur Jouatel.

Idem pour « l’amélioration de la qualité de vie au travail pendant l'expérimentation, mais ces bénéfices ont toutefois été perdus au retour à l’Ehpad », ajoute-t-elle.

« Durant la résidence, les soignants n’étaient plus uniquement dans un rôle de sachants, d’experts devant appliquer des protocoles. En s’affranchissant des dogmes imposés par l’institution, ils ont pu mettre en œuvre une nouvelle manière d’accompagner les personnes Alzheimer, plus humaine et laissant, peut-être, plus de place à l’attachement affectif. Chacun était considéré comme une source de valeur pour le groupe, les compétences, les savoirs, la créativité et les capacités individuelles étaient valorisés, ils ont pu retrouver le sens premier de leur métier », constate le sociologue et réalisateur Bertrand Hagenmüller.

L'auteur entre autres du film Prendre soin ne peut qu'inviter à accélérer le virage domiciliaire, « à la fois sur le plan de l’architecture que des organisations ».

Retrouvez les auteurs du livre "Bonjour Vieillesse" : Guillaume Desnoës, Clément Saint Olive et Thibault de Saint Blancard lors d'un webinaire d'accès libre le 17 avril de 14H à 15H.

"Si on faisait du bien vieillir un projet de société ?"

Pour s'inscrire : c'est ici.

Bonjour Vieillesse
Desnoës Guillaume ; De Saint Blancard Thibault ; Saint Olive Clément
Edition de l'Aube
140 pages
14 euros

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