Qualité & management
Comment s’autoriser la qualité, la liberté ?
La qualité des ESMS, la liberté d'aller et venir s'invitent à nouveau dans l'actualité cette semaine.
Y-a-il une corrélation entre la qualité de l'accompagnement et le prix payé par les clients-habitants-résidents des Ehpad ?
La déflagration du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet sur la qualité d'Ehpad aux tarifs astronomiques, est alimentée cette semaine par la mise en cause du groupe privé Bridge via une enquête de la cellule investigation de Radio France.
Notre rédaction d'Agevillagepro.com a suivi de son côté, les premiers résultats d'une chercheuse de l'IRDES sur des indicateurs qui traduisent cette qualité au regard du prix. Concernant les soins elle construit trois grands indicateurs : la qualité d’encadrement (taux d'encadrement du personnel soignant jour, nuit, WE, turn over de ces équipes, difficultés d'embauche), la qualité de processus (collaborations avec les ressources du territoire, prévention) et la qualité de résultat (hospitalisations, ré-hospitalisations, recours aux urgences).
Difficile en effet aujourd'hui de se cantonner au GMP/PMP pour évaluer le niveau de moyens nécessaires pour prendre soin de personnes en situation de vulnérabilité, complexes, avec ces maladies neuro-évolutives comme Alzheimer qui côtoient les handicaps plus ou moins sévères, à outiller.
Difficile sans moyens adéquats de respecter leurs droits : comme être représenté, défendu au Conseil de la Vie Sociale (CVS) qui va se transformer le 1er janvier 2023 avec des missions élargies.
Difficile sans moyens ajustés de respecter les droits élémentaires comme la liberté d'aller et venir. L'ouvrage de référence de l'EHESP a été revu et augmenté. Il interroge notre réelle volonté de garantir cette liberté au sein des structures mais aussi au sein de la cité.
Les valeurs de la République - Liberté, Egalité, Fraternité - sont supportées par notre contrat social. Celui-ci est secoué par les défis démographiques, climatiques, démocratiques.
Chaque pays fixe ses normes, ses limites. Face aux ambivalences entre liberté et sécurité, protection et sur-protection, médicalisation dans un désert médical... Comment s'autoriser la qualité, la liberté ?
Savez-vous qu'en Allemagne, c'est le juge (et non le médecin) qui autorise une restriction de liberté, une contention ?
Et si nous devenions une société consciente de son vieillissement, qui allie la qualité et la liberté ?
Et si chaque citoyen s'autorisait le respect de ses droits, debout jusqu'au bout, entouré de professionnels fiers de leur métier ?