Politiques grand âge
Des aides financières nouvelles pour... changer de modèle ?
Tous les acteurs de terrain ont sonné l'alerte face à la crise financière et structurelle que traverse le secteur du grand âge.
Du collectif Domicile aux fédérations d'établissements d'accueil, de l'AD-PA à la Fnadepa en octobre dernier, de l'Uniopss cette semaine avec 300 témoignages d'associations jusqu'au Synerpa qui bataille pour sortir de la complainte et regagner la confiance.
Tous les fonds d'urgence ont été pris d'assaut. Les maires, les gestionnaires, les associations de personnes âgées et familles : tous alertent les pouvoirs publics sur la crise financière, sanitaire, démocratique dans le secteur du grand âge.
Et force est de constater que la ministre Aurore Bergé a obtenu un nouvel « engagement massif de l’Etat » pour soutenir près de 7 000 établissements et services d'aide à domicile avec près de 600 millions de crédits nouveaux.
Des financements qui viennent s'ajouter aux prestations Ségur pour les évolutions obligatoires des solutions logicielles DUI (Dossier usager informatisé). Elles sont nécessaires pour s'interfacer avec Mon espace santé, sécuriser les messageries professionnelles. Attention, le bon de commande SONS avec la solution référencée par l'Agence du numérique en santé est à signer avant fin février 2024 sous peine de perdre ces aides.
Les crédits supplémentaires obtenus par la ministre sont aujourd'hui nécessaires à court terme, mais seront-ils suffisants pour changer de modèles vers de nouveaux services, de nouveaux habitats, de nouveaux établissements, sur des territoires labellisés Amis des Aînés ?
Des certifications, des labels arrivent à la rescousse comme ce nouveau label Vivre, centré sur l'expérience utilisateurs (résident, proches aidants, professionnels), mais ces financements amèneront-ils une nouvelle vision, une éthique partagée, évaluée, gage de bientraitance ?
Le Laboratoire des solutions de demain de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) auquel j'ai participé a planché sur les principes des lieux de vie de demain : en un mot de vrais "chez soi", où les droits sont respectés jusqu'au bout, sachant que ce sont des lieux où l'on aura de grandes chances de mourir avec, je l'espère, le soutien de soins palliatifs (qui deviennent soins d'accompagnement), avec des innovations utiles telles que les promeut Silver Valley, avec de l'art, de la beauté…
C'est nécessaire d'inventer de nouveaux modèles solides, financés, professionnels, au regard des situations complexes accompagnées et bien sûr #Rienpourlesvieuxsanslesvieux selon le Collectif autoproclamé de la vieillesse.
Pour tisser ensemble la confiance et aider à vieillir debout, malgré tout, jusqu'au bout, partout.