Droits des femmes vieilles, professionnelles du prendre soin, en sororité
A la veille du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, saluons une avancée et des batailles toujours à mener.
Saluons l'avancée de la liberté des femmes à disposer de leur corps, du droit à recourir à l'IVG inscrit dans la constitution ce 4 mars. Saluons la mémoire des militantes qui se sont battues pour obtenir ce droit, aujourd'hui constitutionnalisé et… toujours à défendre dans son effectivité, partout sur le territoire.
Défendre les droits, lutter contre les discriminations semble inscrit dans les gènes des femmes. Le droit de vieillir avec son animal de compagnie quel que soit son lieu de vie par exemple. Il faut une loi pour rendre cette évidence opposable… et financée ?
Les droits des femmes âgées, âgisées selon Juliette Pellissier, sont défendues très majoritairement par d'autres femmes au quotidien.
Comme dans ces Ehpad privés dans la tourmente financière qui investissent dans la recommandation des habitantes, des familles, dans les formations des professionnels. Notons que les co-leaders Korian (Clariane) et Colisee sont dirigés par des femmes : Sophie Boissard et Christine Jeandel.
Des métiers féminins confrontés à des dilemmes éthiques quotidiens que le philosophe, enseignant et directeur de l'Espace éthique Île-de-France, Fabrice Gzil, aide à appréhender et déminer dans des formations flash, en ligne.
Des métiers qui demandent un haut niveau de professionnalisme, de compétences pour respecter les droits, pour élaborer des projets d'établissements en règle avec les nouvelles exigences règlementaires.
Des métiers féminins qui évoluent vers le care management pour soutenir la vie à domicile, vers des secrétariats médicaux en Ehpad en appui des IDE et des médecins comme chez LNA Santé.
Des métiers très, trop féminins comme le montre cette étude de la Dares en 2019 sur le million de salariés travaillent en France dans le secteur des services à la personne en moyenne chaque semaine. Neuf sur dix sont des femmes. Mais leur revenu salarial horaire est inférieur à celui des hommes… Des travaux alignés sur ceux du Cereq sur le plafond de verre persistant pour les femmes, les pénalités à la maternité, l'importance des politiques familiales (manques d'accueils des tout-petits), un modèle à repenser (égalité des tâches domestiques, métiers du care non cantonnés aux femmes).
Demain, les femmes qui prennent soin des plus vieilles seront vieilles à leur tour.
Elles aimeront vivre dans une République qui met en œuvre, sur le terrain, ses valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité… et Sororité comme l'a annoncé Laurence Rossignol à la tribune du Congrès ce lundi 4 mars.
Au coude à coude et non face à face, les femmes vieilles qui veulent vieillir debout et les femmes professionnelles qui veulent des conditions dignes de travail (y compris avec les animaux domestiques des aidées), des rémunérations à la hauteur, des projets d'accompagnement qui ont du sens dans des lieux de vie-lieux d'envies !
Encore combien de journées des droits des femmes pour atteindre l'égalité salariale ?
Encore combien de journée des droits des femmes pour éliminer toute zone de non-droit, là où les femmes (et les hommes) finissent leur vie ?
Encore combien de journée des droits des femmes pour que les métiers du grand âge soient reconnus, financés, managés à la hauteur des besoins, des envies, des désirs des vieilles femmes accompagnées, debout, jusqu'au bout ?