Les caméras et le grand âge : honnies ou amies ?

Les caméras sont des objets perçus avec beaucoup d'ambivalence par les acteurs du grand âge.

Elles sont parfois redoutées quand elles n'appuient que sur les images choc, les scandales, l'Ehpad bashing.

Leur usage vient d'être à nouveau clarifié par la Cnil : pas de caméra sans accord des personnes, des professionnels.

Mais la caméra est aussi un œil extérieur qui se pose sur les réalités de la vie, du grand âge, du prendre soin, qui peut favoriser la prise de recul, la confiance, la transparence et la beauté de la vie qui s'écoule au grand âge, la beauté des métiers du lien.

Tout dépend de l'intention de celui qui filme.

Courez voir cette semaine deux magnifiques documentaires en salles de cinéma : Les vieux de Claus Drexel, Madame Hofmann de Sébastien Lifshitz et aussi Elle danse de Waël Sghaier, filmé dans un Ehpad public d'Aubervilliers (93).

L'occasion de mettre la lumière sur les personnes aidées, soumises à un tel âgisme qu'elles deviennent invisibles, inaudibles… au même titre que les professionnels qui les accompagnent.

Ces derniers se battent pour proposer un prendre soin de qualité, professionnel concernant la lutte contre les infections avec l’hygiène des mains à l'occasion de la journée mondiale ce 5 mai, avec des escapes game pour prévenir les erreurs médicamenteuses (saurez-vous identifier ce qui cause les « malheurs d’Agathe » ?), avec la mise en œuvre des projets d’accompagnement personnalisés (PAP) malgré tout !

Les professionnels se battent pour être fiers de leur métier, de leur prendre soin et plus facilement accepter les caméras.

Elles peuvent mettre en lumière la nécessité de notre société de regarder en face son vieillissement, sa transition démographique. Elles peuvent faire bouger les lignes, les arbitrages politiques.

Et si les caméras devenaient les meilleures amies des acteurs du grand âge ?