Qualité & management
En matière de sommeil, les employeurs ont un rôle à jouer, les salariés aussi
Pharmacien de formation, Charles de la Personne s’est rapidement intéressé aux liens entre sommeil et santé. Titulaire d’un DIU Le sommeil et ses pathologies, il rejoint MySommeil en 2017, un organisme de formation qui forme, sensibilise et conseille les entreprises sur les questions liées au sommeil, et notamment en cas de travail de nuit, travail posté et travail en horaires décalés. C’est justement sur ces sujets qu’il interviendra le 16 mai, lors d’un atelier en ligne (eJades) organisé par l’association SPS.
Les soignants sont bien plus concernés par les troubles du sommeil que les autres professionnels. Parce qu’ils exercent des métiers qui génèrent du stress, avec les risques d’insomnie associés.
Mais aussi parce qu’ils sont nombreux à travailler en rythmes décalés. Or le travail en décalé est facteur de risque. A court terme, le manque de sommeil engendre de la fatigue au quotidien, liée à un temps de sommeil trop court. La concentration et la vigilance peuvent s’en trouver réduites.
A moyen et long termes, les conséquences deviennent médicales, avec un risque accru de maladie du métabolisme et cardio-vasculaire notamment.
Les troubles du sommeil peuvent aussi favoriser une prise de poids, mais aussi des troubles anxieux ou dépressifs, exacerbé par l’isolement pour celles et ceux qui travaillent en rythmes décalés.
Par ailleurs, plus un professionnel est exposé à des horaires atypiques, plus le risque augmente.
Face à ce risque, l’employeur a un rôle à jour bien sûr, dans l’aménagement de l’environnement de travail, l’organisation du temps. Mais chacun peut aussi adapter son mode de vie à ces horaires (alimentation, organisation familiale…) pour limiter leurs effets néfastes, et s’interroger sur la source de cette fatigue.
La difficulté étant que les conséquences négatives du travail en décalé arrivent de manière un peu silencieuse : quand le burn out arrive, c’est déjà trop tard.
En prévention, les professionnels peuvent se tourner vers les ressources proposées par l’INRS, ou les recommandations de la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS).
Il existe aussi des outils pour évaluer ses difficultés liées au sommeil, comme l’échelle de fatigue de Pichot, l’échelle de somnolence d’Epworth ou encore l’indice de sévérité de l’insomnie.
Et lorsque la fatigue s’installe, en cas d’insomnie, mieux vaut consulter ou se rapprocher de la médecine du travail.
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