Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Qualité & management

Maltraitances, tensions : moraliser sans démoraliser

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 2 min

Date de publication 14/06/2023

0 commentaires

Les tensions s'accroissent sur secteur du grand âge à la veille du 15 juin, journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées.

Le secteur privé commercial le sait, lui qui a été sous le feu des projecteurs suite au livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet en 2022.

Son syndicat le Synerpa envisage de revoir son image, sa communication, ses engagements dès la fin de cette année.

Face aux tensions RH, il a signé un accord avec les syndicats CFDT Santé Sociaux et Unsa qui positionne un début de grille des salaires à 15 % au-dessus du Smic pour les ASH. Reste l'agrément des pouvoirs publics au lendemain d'une campagne budgétaire insuffisante.

Comment dans ce cadre moraliser sans démoraliser ?

Quelles ressources mobiliser face aux risques de dénutrition liés aussi à la dysphagie, à la peur de la fausse route qui glisse vers le "mixé un jour, mixé toujours" ?

Quels moyens trouver pour déployer les apports de rencontres pluridisciplinaires comme les Journées vieillissement et maintien de l’autonomie à Tours ?

Quelles pistes pour favoriser la santé des professionnels de santé selon l'association SPS ?

Difficile de bouger sans prise de consciences des dénis, des impensés autour des situations à risque de maltraitance auprès de personnes vulnérables, auprès de leurs proches, auprès des professionnels en première ligne sous pression, ayant le sentiment d'être abandonnés devant les complexités des situations, sans oublier de penser la mort.

Je pense aux renforcements des enseignements initiaux pour doter les professionnels en première ligne de réflexions, d'outils qui permettent, nourrissent la relation, le lien avec les personnes aidées en situation complexes à risque de troubles du comportement.

Je pense aux besoins d'alliance entre les parties prenantes : les personnes aidées, leurs proches, leurs familles, les professionnels. Je pense aux lieux de contre-pouvoir, de mobilisation de la participation des parties prenantes comme les conseils de la vie sociale (CVS).

La clé me semble l'ouverture, la lutte contre le huis-clos. Comment appréhender cette mission du "droit de visite en Ehpad" dans la patrie des droits de l'Homme ?

Chaque 15 juin, cette journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées éclaire, bouscule nos impensés, nos dénis, notre âgisme individuel et collectif qui doivent changer vers une société pour tous les âges, vers une politique structurée, structurante, financée, du vieillir debout, malgré tout, partout.

Une politique du grand âge qui moralise sans démoraliser.

Partager cet article
Tags