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La fuite des pro continue, s'alarment, en larmes, ceux qui restent

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 2 min

Date de publication 04/10/2023

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Les professionnels continuent de quitter les métiers du grand âge.

Ce n'est plus acceptable pour eux, s'alarme, les larmes aux yeux, une aide-soignante mobilisée ce 4 octobre parmi les 19 100 professionnels du réseau de la Fnadepa rejoints par les personnes âgées, les proches aidants, les familles.

Qui va prendre soin des personnes en situation de vulnérabilité ?

Nous sommes au bord de la rupture, alerte Jean-Pierre Riso, président de la Fnadepa, en écho à l'AD-PA, à la FHF, au Synerpa qui craignent pour les modèles économiques des structures.

Les finances des ESSMS craquent. Les professionnels en première ligne craquent.

Si les investissements n'arrivent pas, comment faire face aux réalités du quotidien, mais aussi aux évolutions réglementaires comme la loi Egalim pour l'alimentation ? Même si des dizaines d’outils gratuits sont disponibles.

Si les investissements n'arrivent pas, comment lancer des projets mobilisateurs et motivants comme les tiers-lieux ? Même si des crédits sont fléchés dans les ARS (via la CNSA), dans les départements (CPOM), mais aussi via la Drac, la Caf, les régions.

Si les investissements n'arrivent pas, comment améliorer la transparence dans la qualité des prestations ? Même si la HAS met à disposition la méthodologie pour évaluer la satisfaction des habitants en Ehpad notamment.

Si les investissements n'arrivent pas, comment déployer les 70 propositions des états généraux des maltraitances ?

La démonstration de force de la Fnadepa ce 4 octobre le montre aujourd'hui : les vieux méritent mieux, comme les professionnels qui les accompagnent au quotidien.

Sans une réforme structurelle, nationale, pour des projets, des aides et des soins au grand âge, le secteur est au bord de l'effondrement, dans tous les domaines : dans les services aux domiciles, dans les établissements, quel que soit le statut.

Les fédérations professionnelles sont rejointes par les fédérations des plus âgés, des proches aidants, des familles et des élus aussi. Comme ces 400 à 500 maires bretons qui s'engagent pour défendre les vieux, pour la vie au grand âge, en mode "Ehpad en résistance". Ils ne veulent pas être acteurs du tome 2 des Fossoyeurs faute de moyens mutualisés, solidaires.

Faudra-t-il couper dans la qualité des services, supprimer une douche, voire compter les frites ? s'insurge Pascal Champvert notamment.

La pression sur les professionnels, sur les directeurs est intolérable. Les fédérations professionnelles ont estimé l'urgence à 1,4 milliards. Elisabeth Borne a débloqué 100 millions et des commissions sur les départements...

Si l'écoute de la ministre Aurore Bergé est reconnue par les uns, le maire breton Jean-Louis Even ne veut plus de discours de type "Pas de panique à bord. Le bateau coule normalement".

Il nous faut agréer les émotions, les constats, éclairer les déficits insupportables, estime la Fnadepa. Pour que les larmes ne submergent des professionnels, des aidants, des plus âgés : la fédération invite chacun à écrire à la ministre. 19100 courriers sont susceptibles d'arriver sur son bureau pour l'aider à obtenir les arbitrages.

La France, le pays des droits de l'homme, doit réagir.
Les vieux méritent mieux !

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