Le travail vivant maltraité devient maltraitant

Les signaux virent au rouge vif pour les métiers du grand âge, du prendre soin.

Ces métiers centrés sur "l'humain au cœur du soin" (association du docteur Claire Georges) sont porteurs de sens, mais ils n'attirent plus.

Ce 13 avril, le magazine Envoyé spécial, sur France 2, diffusait un reportage intitulé Cherche aides-soignants désespérément.

Les postes vacants pénalisent les professionnels en poste et affolent les citoyens qui ont besoin des services d'aides et de soin... essentiels, au risque d'aggraver la santé des proches aidants et le recours aux urgences, à la surmédication…

Les décideurs publics ont-ils pris la mesure de la catastrophe ?

Côté formations, face aux taux d'abandons, l'ARS Île-de-France un programme d’accompagnement personnalisé du parcours étudiant en soins infirmier. Mais force est de constater la faible communication autour de deuxième semaine nationale des métiers du soin et de l’accompagnement de Pôle Emploi.

Pour faire appel à des jeunes en service civique, suivez le mode d'emploi.

Des ressources viennent soutenir les professionnels encore mobilisés comme ces podcasts pour lutter contre la dénutrition à domicile, ces éclairages pour développer des jardins au service de l’accompagnement des personnes atteintes de troubles du comportement.

En fait : le travail vivant se travaille, sans relâche, en continu. Il s'élabore sur le terrain au risque d'être mal traité et devenir maltraitant. Nous vous partageons cette semaine les pistes de Christophe Dejours spécialiste de la psychodynamique du travail et du philosophe Damien Le Guay sur les souffrances existentielles des soignants confrontés à la maladie, à la mort.

Cela demande du temps et donc des moyens. Du temps pour déployer une démarche continue de la qualité, de l'éthique. Du temps pour continuer d'apprendre, se former, se ressourcer, s'informer (l'occasion de saluer les 1000 abonnés de la page Linkedin Agevillagepro et de vous donner RV au colloque "La réunion Terre d'Humanitude" les 26 et 17 avril prochains, entrée gratuite sur inscription).

Pendant ce temps, le ministère consulte.

Vous pouvez participer à une consultation sur la santé des professionnels et aussi partager vos constats, vos propositions sur les situations à risque de maltraitances d'ici au 1er juin dans le cadre des états généraux. Découvrez aussi les expériences québécoises sur les maltraitances entre aînés.

Les pouvoirs publics ont-ils pris la mesure de l'alerte rouge sur le travail vivant, sur l'humain au cœur sur soin ?