Accompagnements & soins
Livre blanc : comprendre l’usage de la contention pour mieux le réduire
Alors que ses effets délétères sont connus, pourquoi la contention est-elle encore tant utilisée en Ehpad ? Quelles sont les craintes des professionnels, des familles ? Quelles sont les alternatives ? Dans un livre blanc intitulé Zéro contention en Ehpad : pourquoi & comment ?, l’entreprise LifePlus vise à répondre à ces questions avec l’appui d’experts.
Pour publier cet ouvrage, LifePlus a fait appel à l’Union des directeurs médicaux et directeurs des soins d’Ehpad et d’établissements médico-sociaux (UD2MS), née en 2020 et constituée en association en 2023.
« La problématique de la contention est encore bien présente, et nous avons jugé important d’en explorer les déterminants, souvent complexes. Notre objectif n’est pas de culpabiliser ceux qui recourent à ces mesures, mais de comprendre leurs motivations et de proposer des alternatives », expliquent le professeur Claude-Jeandel et le docteur François Bertin-Hugault, respectivement président et vice-président de l’association, en préambule du livre blanc.
Ils dressent tout d’abord un état des lieux de la contention physique. Ce qu’elle recouvre (contention corporelle, mobilière, architecturale et technologique), à quelles craintes elle répond (avant tout au risque de chute, puis gestion de la déambulation et troubles du comportement) et enfin sur ses conséquences.
Pour les personnes qui la subissent, elle entraîne des risques physiques primaires (accidents pouvant conduire au décès, comme à Rosny-sous-Bois en juillet), des conséquences physiques secondaires (atrophie musculaire, escarres, augmentation du risque de pneumonie, d’infections urinaires et de constipation…), mais aussi psychologiques avec un risque non négligeable d’aggravation de l’agitation et de la confusion notamment. Sans oublier les impacts sociaux : isolement, perte de dignité et augmentation de la durée de séjour.
Ils pointent également les conséquences sur le personnel : impacts émotionnels, sur la continuité des soins et aussi, possiblement, sur l’absentéisme.
« Il n’existe pas d’études spécifiques démontrant un lien direct entre l’utilisation fréquente de la contention en Ehpad et un taux d’absentéisme plus élevé du personnel. Cependant, plusieurs éléments issus des recherches disponibles suggèrent que cette hypothèse est plausible », indiquent les auteurs.
L’usage de la contention contribue aussi à rendre l’établissement moins attractif, estiment-ils.
Après un zoom sur la contention au fauteuil par Claude Jeandel, le livre blanc aborde la question des alternatives à la contention, et recense les différents leviers utilisés par les établissements qui réduisent leur usage. Moyens humains, solutions technologiques, environnement architectural, formation des équipes, implication des familles, équipement, révision des ordonnances constituent autant de pistes pour limiter le recours à la contention.
Les auteurs en privilégient plus particulièrement cinq : l’adaptation de l’environnement, l’usage de technologies de sécurité, la mise en place de programmes de prévention des chutes (qui comprennent de l’activité physique mais aussi la sensibilisation des professionnels et la réévaluation des traitements), la formation du personnel aux techniques de gestion des troubles du comportement notamment, et la communication avec les familles. Pour chacun de ces leviers, les auteurs détaillent leurs différentes propositions et donnent des pistes d’action.
Pour réduire la contention, améliorer la qualité de vie des résidents et la qualité de vie au travail des professionnels.
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