ANM - approches non médicamenteuses
Modèle Tubbe : insérer les talents des professionnels dans leurs missions quotidiennes
Le modèle Tubbe né en Scandinavie irrigue la Belgique et demain la France. Il invite à renverser le modèle pyramidal : direction > professionnels > habitants pour dynamiser la relation et la participation quotidienne des uns et des autres, des uns envers les autres, en misant sur les talents. Prêt pour votre entretien de recrutement, pardon d'engagement ? Prêt pour le CoJoVie : Comité Joie de Vivre ?
Se faire plaisir en travaillant, en prenant soin
A deux pas du centre-ville de Mons, la Maison de repos Seniorissim déploie le modèle Tubbe tout comme le Home Virvolti près de Charleroi.
Chaque établissement travaille les six valeurs repères du modèle Tubbe et les décline selon ses spécificités : respect identitaire, respect des habitudes et du rythme de vie, égalité relationnelle, autonomie, participation, plénitude.
L'idée est de repenser la culture du prendre soin pour intégrer TOUS les talents dans la vie quotidienne.
Dès l'accueil de l'habitant, à partir de son histoire de vie (son anamnèse), mais aussi au fil du temps, des pistes sont identifiées pour l'inviter à participer concrètement, chaque jour, à la vie de la maison, mais aussi à la vie de la cité : participer à son petit-déjeuner à partir d'un buffet repensé, organiser des apéros, des ateliers artistiques autant que couture, tondre la pelouse, faire des achats pour soi ou ses voisins sur le marché, mettre à jour tous les calendriers de la maison, arroser les fleurs, sortir au bowling ou manger une frite…
Tout est repensé à partir de l'énergie des habitants pour travailler leur sentiment d'utilité, explique Christophe Crévieaux accompagné de Stéphane Adam, professeur à l’Université de Liège (Belgique) avec une spécialisation en psychologie du vieillissement.
Idem pour les professionnels : au sein de chaque fiche de poste, le déploiement d'un talent est mis en avant, sur volontariat, insistent les directrices des maisons. Prêt pour votre entretien de recrutement, pardon d'engagement ?
A un rythme défini ensemble, chaque salarié est invité à déployer l'activité de son choix, selon ses passions, ses hobby : du piano à l'accueil joué plusieurs fois par jour par la secrétaire, aux ateliers manucure, couture, écriture, dessin ou cuisine… les professionnels mobilisés sont les meilleurs ambassadeurs de leur atelier auprès des habitants constatent les directrices.
Une dynamique de projet qu'il s'agit d'entretenir tout comme la culture de la "humble attitude" à raison de formations, d'analyses de pratiques, de retour d'expérience, de réunions par projets qu'il s'agit de soutenir pour ne pas le mettre en échec, souligne Christophe Crévieaux. Sans oublier la rencontre chaque mois du Comité Joie de Vivre (CoJoVie) avec les habitants, les professionnels, les proches pour évaluer les projets menés et projeter les suivants !
Et apprendre encore et toujours, car les pièges peuvent revenir sans cesse, notamment dans des établissements dont la culture sanitaire/hospitalière a été ancrée longtemps. A la question "combien de toilette dois-je faire ?", les directions répondent "ce n'est pas la question ici. Chaque matin, vous allez accompagner 10 à 12 habitants tout en vous adaptant à leur rythme, quitte à décaler la toilette l'après-midi."
Une culture Tubbe à travailler en continu !
Retrouvez son intervention avec Stéphane Adam lors de notre colloque de 2023 sur les Approches Non Médicamenteuses (ANM).
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