Outiller les professionnels en première ligne, encore et toujours

Impossible d'accompagner, de prendre soin 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 de personnes en situation de vulnérabilité, atteintes de poly-pathologies handicapantes, debout jusqu'au bout, sans aides, soutiens, outils.

Cette semaine, la rédaction vous invite à booster le dépistage et l'outillage de la vue des personnes et vous propose une boîte à outils pour continuer d'améliorer ses pratiques : quand faire appel à l'HAD ? Comment mieux organiser les temps de travail ? Acheter plus responsable ? Prévenir les addictions ? Annoncer un décès ?

En appui des professionnels, en soutien du projet de votre structure, voici aussi quelques rappels pour faire appel au bénévolat en prenant des précautions.

Outiller les professionnels encore et toujours, certes.

Reste à les recruter, les reconnaître et les fidéliser. Retrouvez cette semaine le reportage au journal de 20H de France 2 ce 27 février sur le label Humanitude de la résidence Saint Loup à Brienon-sur-Armençon dans l'Yonne. Les images témoignent d'une bientraitance réciproque, d'équipes fidélisées, d'habitants debout, actifs et de familles sereines. On voit aussi les techniques déployées et partagées par tous les personnels en pluridisciplinarité, avec un soutien engagé de la direction, consciente des pièges et de l'énergie continue attendue.

Impossible de déployer des outils sans conscience, sans temps de réflexions, d'analyses de pratiques, face aux pièges de l'âgisme, de certaines cultures professionnelles, aux risques de maltraitances réciproques notamment. "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" disait Rabelais.

Impossible de miser sur le seul outillage des professionnels sans les moyens assortis, dans un secteur du grand âge notoirement sous-doté, sous-financé, non soutenu par une vision partagée d'un vieillissement debout, malgré tout, jusqu'au bout.

Impossible sans nouvelles ressources, sans refonder la gouvernance de l'aide à l'autonomie, sans repenser les formations initiales, sans partager une vision éthique du prendre soin des uns et des autres.

Alors, oui : outiller les professionnels, encore et toujours, mais pas sans repenser le système.