Plannings : l’IA meilleure que les humains ?

Les cadres consacrent 40 à 80 % de leur temps à la gestion des plannings, indique Mathieu Girier, directeur du pôle Performance des ressources humaines de l’Anap.

Et c’est un exercice particulièrement difficile, car il faut intégrer de nombreuses contraintes : dispositions règlementaires, qualité des soins ou de l’accompagnement, compétences des professionnels, demandes et impératifs de chacun… sans oublier les absences non prévues.

« Les questions liées au planning peuvent devenir un irritant très fort au sein des équipes », ajoute-t-il. A contrario, un bon planning peut être considéré comme un outil au service du management puisqu’il influe sur la qualité de vie et les conditions de travail des équipes, la gestion des compétences ou encore la fidélisation du personnel, affirme Eugénie Ramaut, cadre de santé et membre de l’Ancim (Association nationale des cadres de Santé).

Dans le cadre de l’élaboration des plannings, les outils s’appuyant sur l’IA ont pour objectif de simplifier le quotidien des cadres et de leur faire gagner du temps pour se concentrer sur des tâches à haute valeur ajoutée.

« Ils peuvent aider à construire les cycles de travail, réaliser les plannings en intégrant toutes les contraintes et faire face aux changements de dernière minute », précise Matthieu Guyot, directeur d'hôpital détaché à l'Anap, spécialiste RH/IA.

Mais sont-ils efficaces ?

Pour le savoir, l’Anap a décidé de les confronter à des situations de terrain. Une expérience qui prendra la forme d’un challenge humains vs IA.

Une vingtaine de cadres vont s’affronter pendant une journée autour de cas d’usage fictifs. La moitié d’entre eux sera assisté par une solution utilisant l’IA, les autres non.

Le temps passé à réaliser les plannings sera chronométré, et la qualité des plannings évaluée à l'aveugle par un jury indépendant, sur différents critères : respect de la législation, contraintes personnelles, qualité des soins….

Les résultats seront présentés en mars lors du salon infirmier.

L’objectif étant aussi d’enrichir la plateforme de l’Anap dédiée à l’intelligence artificielle, qui recense déjà trois solutions testées et approuvées par des structures utilisatrices.

Si le challenge doit avoir lieu le 6 mars à Paris, ni les éditeurs des solutions qui seront mises à l’épreuve ni les cadres de santé n’ont encore été sélectionnés – même si près de 200 professionnels ont d’ores et déjà postulé.

Les professionnels peuvent donc continuer à envoyer leurs candidatures jusqu’au 31 décembre en remplissant ce formulaire, l’objectif pour l’Anap étant de rassembler un échantillon le plus représentatif possible.