Accompagnements & soins
Professionnels : vous aussi testez votre qualité de vie
Mesurer la qualité de vie est important pour ajuster le meilleur accompagnement possible des personnes malades, même très désorientées, en situation de vulnérabilité.
Or qu'en est-il de la qualité de vie des professionnels qui les accompagnent ?
Des échelles comme la QoL-AD NH (traduite en français et validée) ou l'ADRQL gagneraient à être utilisées.
D'autant que la période reste difficile, voire post-traumatique pour les structures frappées de plein fouet par la crise covid, les décès. Des pistes existent pour accompagner les équipes.
Les professionnels du médico-social sont confrontés aux situations extrêmes de l'existence : les polypathologies, les maladies neuro-évolutives et leurs cortèges de troubles du comportement épuisants, la fin de vie, la mort... le tout dans des structures notoirement sous dotées.
Pour faire appel aux ressources des territoires, encore faut-il les connaître et avoir des liens avec eux : comme les services de soins palliatifs, pas encore bien simples, rappelle le Dr Pradines. Deux ouvrages cette semaine partagent des réflexions philosophiques autour d’une mort choisie et des outils pour aider les professionnels des Ehpad dans l’accompagnement des fins de vie.
Des sujets délicats à regarder, à affronter pour sa qualité de vie aussi.
Ajuster l'accompagnement à domicile, autour de l'utilisation des outils numériques, de la domotique, ce n'est pas simple non plus. Voir cette semaine cette formation pour renforcer les connaissances et compétences des aides aux domiciles.
Reste que cette qualité de vie des professionnels est peu soutenue, peu reconnue, peu valorisée.
L'attractivité des métiers du lien reste en berne malgré les alertes et la mobilisation de fédérations comme l'Uniopss.
Au point que des services, des établissements envisagent de fermer des places, des lits pour ne pas attaquer à la fois la qualité de vie des personnes aidées et celle des professionnels.
Malgré un PLFSS 2022 doté, notre pays ne pourra pas faire face à la révolution de sa longévité, à sa transition démographique sans une loi structurante sur la gouvernance du parcours de santé partout sur les territoires, sur l'attractivité de ces métiers au haut niveau de professionnalisme requis et donc sur les financements associés.
Est-ce notre âgisme rampant, délétère et décomplexé lors de la crise covid (avec ces propos terribles sur les sacrifices "pour" les vieux) qui a repoussé pour la énième fois une vraie loi Grand âge-autonomie pour financer un vrai 5eme risque ?
Or investir dans la qualité de vie à tous les âges est rentable au regard des impacts de l'éducation, la prévention, la coordination des acteurs, des coûts de la non-qualité qui vont aller croissants avec l'évolution démographique*.
Ne doutons pas que la qualité de vie des uns et des autres, à tous les âges, va s'inviter dans la prochaine campagne présidentielle.
*articles du Pr Jean-Claude Henrard dans l'ouvrage Trente ans d'évolution de la santé en France. A quoi ont servi les politiques de santé ? chez Berger Levrault.
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