Quand la vision déficitaire de la vieillesse pénalise tous les acteurs

La crise du secteur du grand âge, du système de santé se creuse de jour en jour sur les plans financiers, de l'attractivité des métiers...

Malgré la mobilisation sans précédent ce 24 septembre partout en France autour du mot d'ordre "Les vieux méritent mieux", force est de constater que le Premier ministre ne va ouvrir qu'un seul chantier, celui de la fin de vie et l'aide active à mourir... no comment.

Il semble impossible, impensable, de réinvestir les fondamentaux, les idéaux d'un vieillir différent, debout, malgré tout (malgré les troubles, les maladies), jusqu'au bout.

Comment repenser un vieillir qui ne serait pas comptable des seules maladies et incapacités (PMP/GMP) mais des ressources, des envies, des projets aussi minimes soient-ils des citoyens accompagnés ?

Comment repenser les fondamentaux du travail auprès des plus âgés en situation de fragilité, aujourd'hui, maintenant ? L'auteur, psychologue de terrain, Jean-Luc Noël pense que l'on peut, que l'on doit penser, changer, maintenant au nom des 600 000 habitants en Ehpad. En écho aux immersions des vieux d'Old Up dans ces établissements, en écho au slogan du Cnav (Collectif national autoproclamé de la vieillesse), "rien pour les vieux sans les vieux".

Et si la crise inédite que nous traversons obligeait les principaux concernés à sortir bois, à affirmer leurs attentes pour un dernier temps de vie, doux, simplement entouré, accompagné ? Sans surmédicalisation ni sous-médicalisation. Sans soin de force ni abandon de soin raconte un des principes du label Humanitude. Pour le juste soin, au juste coût, sans surcoût liés aux recours aux urgences faute de moyens en amont et en aval, faute d'une surdose de médicaments, faute de défaut de mouvements, de verticalisation comme nous allons y travailler les 13 et 14 novembre prochain sur Paris dans le cadre de notre colloque annuel sur les Approches Non Médicamenteuses (ANM).

La crise actuelle est telle que l'on cherche des alliés pour prendre soin au bon niveau, tant de la santé des personnes accompagnées, que celle des soignants : voir cette semaine les initiatives de Siel Bleu ou l'association SPS (soins aux professionnels de santé). Ils interviendront tous les deux lors de notre colloque ANM 2024.

Chacun cherche désespérément des aides, des ressources, des soutiens pour accompagner la vie, les envies jusqu'au bout : voir cette semaine les partages aux Rendez-vous de l'innovation de la CNSA le 1er octobre pour booster la participation des habitants dans ce contexte de crise inédit.

De l'urgence de revoir la grande vieillesse avec un regard non plus centré sur les seuls déficits, mais sur les énergies, les capacités mobilisables jusqu'au bout... au risque de trop "faire" et de s'épuiser définitivement.

Avec quels alliés, quelles ressources pour construire et déployer cette vision citoyenne et fière du très grand âge ?