ANM - approches non médicamenteuses
Référentiel des interventions non médicamenteuses : parution prévue en décembre
Une feuille de route pour rembourser les INM validées par des données probantes (evidence-based medicine)
Deux Français sur trois utilisent des « thérapies alternatives » pour prendre soin de leur santé, un recours exacerbé par la désertification médicale. Pour autant, elles suscitent de la méfiance, d’autant que très peu sont encadrées. Pour identifier les méthodes fiables, la Non-Pharmacological Intervention Society (NPIS) a élaboré un référentiel d’évaluation standardisé des interventions non médicamenteuses (INM), en collaboration avec plus de 1000 chercheurs, professionnels, usagers et opérateurs de santé. Présenté le 11 octobre au Sénat, il a suscité l’adhésion des pouvoirs publics et devrait paraître en décembre, confie le professeur Grégory Ninot, président de la NPIS.
« Si un consensus scientifique pour l’évaluation des médicaments a été établi il y a une soixantaine d’années, plus récemment pour les dispositifs médicaux, une hétérogénéité de modèles existait pour ces solutions de santé. Une revue de la littérature scientifique avait pointé 46 modèles en 2018 », indique la NPIS.
La société savante a donc travaillé à définir un modèle d’évaluation des INM, le NPI model.
Il propose 77 recommandations (14 éthiques et 63 méthodologiques), reparties en 5 types d’étude, mécanistique, observationnelle, prototypique, interventionnelle et implémentation ; et établit une démarche scientifique standardisée garantissant la pertinence, la qualité et la fiabilité des études sur les INM tout en respectant les droits et la sécurité des personnes y participant.
Objectif : fournir des données probantes et permettant aux sociétés savantes et aux autorités de santé d’identifier les INM protocolisées, expliquées, efficaces, sûres et reproductibles.
Les INM qui auront fait leurs preuves, et après un processus d’expertise indépendant, seront recensées dans une « bibliothèque des INM », pour permettre aux professionnels de disposer de toutes les données nécessaires : description, problème de santé qu’elles concernent, « cahier des charges » du programme à mettre en œuvre avec des recommandations de personnalisation.
« Grâce à ce modèle, on peut donc les identifier, les codifier et les faire entrer dans les parcours de santé personnalisés : elles pourront alors être prises en charge ou remboursés par l’Assurance maladie et les mutuelles », résume Grégory Ninot. Le point de départ d’une démarche de normalisation nationale, puis européenne, et à terme internationale, espère la NPIS.
« La démarche n’est ni ésotérique, ni anti-médicament », ajoute-t-il. « Il s’agit d’ajouter une corde à l’arc des professionnels qui travaillent dans le champ du vieillissement, des maladies chroniques, en pédiatrie… »
Une démarche soutenue par 28 sociétés savantes et autorités de santé, qui sera présentée par le professeur Ninot le mardi 7 novembre dans le cadre du 16e colloque des approches non médicamenteuses, au Beffroi de Montrouge (Paris).
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