Vie sociale et visio : trois pistes pour élargir ses horizons

Certains suivent avec application les instructions de la professeure, d’autres sont en revanche plus dissipés. Ce 1er octobre, pour le lancement de Voilà ! en France, la Fondation Amplifon avait en effet convié la presse pour un cours de yoga sur chaise aux côtés des résidents des deux Ehpad et des personnes fréquentant l’accueil de jour de l’association Notre-Dame de Bonsecours, à Paris.

La particularité de Voilà ! ? Les cours ont lieu en visio, en direct… et sont totalement gratuits pour la structure. Même le matériel – un écran XXL associé à un système de visioconférence dernier cri — a été financé par la fondation.

Que les participants soient attentifs ou non, François-Xavier Lejeune, directeur général de l’association, est en tout cas ravi qu’elle ait été choisie pour cette première française. « 400 personnes habitent sur le site, et nous en accompagnons 400 autres à domicile. Ce dispositif nous permet de maintenir dans la société ceux qui peuvent en être éloignés par l’âge, la maladie ou le handicap », estime-t-il. Et les ateliers aident aussi à renforcer les liens entre les habitants, le personnel, et « même avec des personnes à l’autre bout du monde ».

Car en plus des activités sportives et culturelles, le système de visio est utilisé pour communiquer avec des Ehpad équipés au Portugal ou en Australie. De quoi ouvrir les horizons.

L’idée est née durant le confinement en Italie, où est installé le siège social de l’entreprise. Initialement, Amplifon équipe quelques établissements pour permettre aux résidents confinés, comme en France, de garder le lien avec leurs proches. Mais rapidement, le dispositif devient collectif, avec un catalogue d’activités proposé par la fondation que les établissements peuvent demander à enrichir.

Aujourd’hui, 240 structures utilisent Voilà ! en Italie, et une dizaine d’autres au Portugal et en Australie. « Le dispositif touche désormais plus de 25 000 personnes », annonce Maria Cristina Ferradini, conseillère déléguée de la fondation.

A Notre-Dame de Bonsecours, les résidents suivent deux cours de yoga hebdomadaires, des visites guidées en direct avec un guide à qui ils peuvent poser leurs questions, mais il est aussi possible de participer à des ateliers d’art-thérapie, de théâtre ou encore des cours de musique…

« Les contenus sont sélectionnés avec l’établissement, selon les envies et le degré d’autonomie des personnes », explique Amaury Dutreil, directeur général d’Amplifon France. « L’objectif étant qu’ils soient le plus adaptés possible, pour qu’ils plaisent et qu’ils soient utiles aux résidents comme aux soignants ».

La Fondation a prévu d’équiper d’autres établissements en France, toujours gracieusement : seul le coût du support technique (100 à 300 euros par an) restant à leur charge.

Pour en savoir plus, les structures peuvent contacter Catherine Barret, responsable communication chez Amplifon.

Née elle aussi en 2020, la plateforme Travel Me propose des excursions en temps réel via une technique de livestreaming à Paris et en France, à destination des publics « empêchés ». Elle travaille notamment avec les résidences autonomie, les Ehpad ou les USLD.

Un catalogue d’une trentaine de visites thématiques d’une heure environ est déjà disponible, avec la possibilité de construire des parcours sur-mesure selon les envies des résidents. L’établissement devra toutefois disposer du matériel adéquat (ordinateur, tablette ou écran TV raccordé à Internet, avec une connexion internet stable permettant de de diffuser un flux audio et vidéo).

De son côté, le ministère de la Culture propose des visites virtuelles guidées à distance aux « publics aux besoins spécifiques », notamment les personnes accueillies en établissements médico-sociaux et rencontrant des difficultés à se déplacer, les équipes médico-sociales, les aidants et les familles.

Là aussi, un médiateur fait découvrir les collections des musées nationaux au public pendant près d’une heure, en ligne et en direct depuis le musée aux participants.

Il faudra prévoir une salle équipée d’un dispositif de visio-conférence.

Pour en savoir plus, contacter Magaly David, chargée de mission culture/santé/médico-social/ handicap au ministère de la Culture.