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L'onde de choc du livre Les fossoyeurs de Victor Castanet
suit, ne l'oublions pas, l'onde de choc de la crise sanitaire qui
continue de faire des dégâts sur l'épuisement des équipes.
L'onde
de choc de la crise de l'attractivité des métiers ne se tarit pas.
Rappelons qu'elle suit le choc des longs jours de grèves en 2017, 2018,
suivis des rapports Libault et El Khomri qui pointaient l'urgence d'investir pour le grand âge (ce que même la Cour des comptes admet aussi).
Partout, dans tous les établissements et services aux domiciles, les indicateurs sont dans le rouge, sous le choc, face à la pénurie de personnel, le manque de moyens, la violence des réactions des uns et des autres ... alors que nous aurions tous à nous serrer les coudes devant le choc démographique du vieillissement qui va aller en s'amplifiant avec l'arrivée aux âges avancés des babyboomers (un choc démographique qui va rencontrer le réchauffement climatique : une gageure).
Partout dans le médico-social, les chiffres sont chocs. Concernant la
qualité de vie au travail, les taux d'accidents, d'arrêts de travail,
d'absentéisme explosent les compteurs. Et à l’occasion de la journée
internationale des droits des femmes le 8 mars, les inégalités
hommes-femmes choquent ici aussi. Alors on tente des négociations collectives avec les outils de l’Anact (Agence nationale d'amélioration des conditions de travail).
L'onde de choc des Fossoyeurs a
libéré la parole des personnes concernées, des proches, des
professionnels qui refusent d'être complices de situations à risque de
maltraitance à leur corps défendant.
Leurs témoignages poignants ont laissé sous le choc les parlementaires, les lecteurs, les spectateurs.
Leurs témoignages choc ont poussé les pouvoirs publics à apporter des réponses.
Le
gouvernement a choisi de lancer un "choc de transparence" centré sur le
renforcement des contrôles, le suivi des signalements, l'information
d'indicateurs qualité, ce que saluent les acteurs privés commerciaux ciblés par les témoignages choc.
Salué
pour son ambition de rassurer, ce choc de transparence déçoit en
revanche d'autres fédérations professionnelles qui attendent d'autres
réponses en termes de modèles, de ressources, de moyens…
Les professionnels (à 75% publics et associatifs pour les Ehpad) savent que les résultats de ces contrôles seront choc, que les
indicateurs qualité vont choquer sur les manques de moyens, de
personnels, sur les postes non pourvus, sur les besoins en financements.
Concernant les besoins en investissements immobilier et numérique, connaissez-vous le PAI de la CNSA ? C'est nouveau mais il est pluriannuel, destiné aux financements d'études comme aux grands chantiers.
Ce choc de transparence montre l'ambition de reprendre la main sur la qualité du prendre soin mais pourra-t-il
proposer des milieux positifs, des solutions de répit dotées,
financées, pour lutter contre l’usure de l’âme, demande Boris Cyrulnik ? C'est
un enjeu politique, car seuls les décideurs publics peuvent agir sur le
milieu qui agit sur nos cerveaux, notre santé, notre qualité de vie,
rappelle le célèbre neuropsychiatre.
Le choc est grand pour les
décideurs de découvrir le niveau de professionnalisme requis,
pluridisciplinaire, pour accompagner et prendre soin 24 heures sur 24, 7
jours sur 7, ces personnes en situation de vulnérabilité complexe :
poly-pathologies, troubles du comportement, fin de vie... des personnes
vivantes, qui aspirent à vivre avec leurs proches, debout, malgré tout,
jusqu'au bout, partout. Ce qui est positif pour les indicateurs
médico-économiques : moins de médicaments, moins de recours aux
urgences, moins d'épuisement professionnel.
Et c'est possible : encore faut-il le décider, s'appuyer sur les expériences positives, faire évoluer les formations initiales, les modèles de financements…
Ce choc de transparence vise à retisser le lien, la confiance sachant que les associations de personnes âgées et leur familles comme la Fnapaef se disent échaudées voire sous le choc des promesses non tenues.
Comme cette 5eme branche de protection sociale non dotée via une loi grand âge repoussée : un choc.
Autres chocs : celui de la dépendance énergétique en échos aux chocs pétroliers et le terrible choc de la guerre aux frontières de l'Europe. Saluons ces équipes professionnelles qui se mobilisent et envoient du matériel à l'appel de l'ambassade de France en Ukraine.
Dans notre pays, le choc d'une société à cinq générations est face à nous : soit on
investit dans des territoires positifs pour tous les âges, labellisés
"amis des aînés", soit les indicateurs vireront dans le rouge avec des
postes vacants, des professionnels qui fuient des modèles repoussoirs et
une crise démographique.
Pour un choc d'engagement, de financements, de professionnalismes et d'espoirs et éviter une nouvelle onde de choc !
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Onde de choc
bonjour à toutes et tous ;
Si vous permettez je préférerais « choc de l’onde » cette onde qui s’est propagée dans l’air à la diffusion du titre de l’ouvrage « le fossoyeur », … celui qui creuse les tombes pour enterrer les morts. Ce n’est pas réjouissant!
En 1997, vieux terminant ma carrière professionnelle, et jeune retraité commençant ma seconde, dans mon temps d’apprentissage j’avais osé écrire « qu’il me semblait dangereux de ne pas anticiper un long temps de vieillissement, 30, 40 ans et plus au-delà de 60 ans, dans une société mondiale où nous serions toujours plus nombreux et plus âgés »
Lorsque j’ai lu le rapport Libault et El Khomri en octobre 2019, la mise en place d'un plan d'action courant sur cinq ans pour "relever le défi de l'attractivité des métiers du grand âge et de l'autonomie", et que, dans ces lignes d’Edito, je lis « l’urgence d’investir pour le grand âge », je suis un retraité heureux pour avoir choisi une bonne voie de reconversion.
Un souci cependant : comment inviter quelques uns, unes, des 700 000 jeunes retraités, chaque année, à entreprendre une part de ces nombreuses nouvelles professions qui participent au « bien vieillir longtemps en bonne santé, autonomie et volonté à participer » ?
Je peux vous parler de ma situation personnelle où, après 25 années de pratique, chaque jour naît une nouvelle envie, voire passion, pour construire cette société de quatre, cinq générations dont deux, voire trois, en situation de retraite et long vieillissement. Je vais vers la retraite de ma retraite, encore 15 années … à moins que nous participions à une nouvelle loi, mieux adaptée au très long vieillissement … qui est en route ! ! !
Amitiés à toutes et tous, je demeure à votre disposition
Pierre Caro
retraité professionnel